Pour éviter la guerre, les royaumes de Senan et Belquat, qui se partagent la même petit île, lient les deux familles royales par des liens de mariage... même si la paix ne dure jamais que cinq ans. Cette fois, c'est une princesse de Senan qui est offerte en tribu à un prince cadet de Belquat, Caesar. Pourtant, la princesse Nabaka est déjà très mal vue par la population de Belquat et pour cause : contrairement à tous les membres des familles royales des deux royaumes, elle n'a pas les cheveux noirs, mais roux ! Une telle chevelure n'indique pas son rang, mais plutôt celui de la populace... C'est donc avec la certitude d'être offerte en sacrifice à l'ennemi que Nabaka a été mariée. Heureusement, son serviteur demi-humain, Loki, veille sur elle.
Préjugés, racisme, jalousie, et peut-être naissance du véritable respect et de l'amour. Ce sont les mots clés de cette nouvelle série éditée par Kazé Manga. Un pari audacieux d'ailleurs, puisque c'est un shôjo, donc une histoire plutôt faite pour les filles, sur un fond de fantasy, qui plaît habituellement plus aux garçons. Et pourtant, ce premier opus ne manque pas d'intérêt, loin de là. Déjà, le background est bien ficelé, et l'auteur, Rei Toma, n'hésite pas à prendre des pages pour l'expliquer dans son contexte. Un très bon point selon mon point de vue. Ensuite, parce que qui dit fantasy dit magie ou merveilleux, et encore une fois l'existence de demi-humains, plus forts mais traités en esclaves, amène des interrogations pour la suite.
Enfin, parce que la princesse elle-même a un tempérament et une analyse des situations intéressantes. Elle en aura bien besoin d'ailleurs pour survivre aux intrigues de cours de Belquat, ce pays qui est plus riche que le sien auquel elle n'était même pas plus attachée, à cause des préjugés sur ses cheveux. Ce personnage de Nakaba va à mon avis nous offrir un peu plus que cela, mais attendons le tome deux pour en savoir plus à ce sujet.
Je conclue par une impression très positive sur L'arcane de l'aube, qui s'avère une lecture parlant d'amour, quand même, avec un monde intéressant. J'espère que la suite ne va pas laisser tomber l'un de ces deux éléments qui donnent sa particularité à cette histoire. Laisser tomber le merveilleux de la fantasy ramènerait à un shôjo plus classique dont il existe déjà pléthore de séries de qualité disponibles.
