Les Chroniques de l'Imaginaire

Le sabot du diable - Nunn, Kem

Une telle proposition ne pouvait pas se refuser. L'occasion unique de remonter en selle pour Jack Fletcher, photographe de talent dans le milieu du surf devenu depuis peu une épave tout juste bonne à photographier des mariages miteux. Mais là, il tient la gloire au bout de son objectif : photographier Drew Harmon, une légende vivante en train de surfer Heart Attacks, LA vague mythique, celle dont tous les surfeurs rêvent sans l'avoir jamais vu. Et pourtant, Harmon l'a trouvé et s'y entraine depuis deux ans. Il est temps d'immortaliser l'évènement. Mais Heart Attacks se mérite, perdue au milieu d'une réserve indienne, difficile d’accès. Fletcher va s'embarquer, sans le savoir, dans un voyage au bout de l’enfer.

Kem Nunn signe un roman noir avec en toile de fond son sujet de prédilection : le surf. Mais attention, on ne parle pas de plages ensoleillées et paradisiaques où de jeunes éphèbes à la longue chevelure décolorée par le soleil surfent les vagues. Non, là, nous sommes face à une nature hostile, froide et humide. On parle ici du surf comme de l'essence même de la vie des pratiquants, la quête perpétuelle de LA vague, celle où le danger est toujours omniprésent, où l'homme doit juste réussir à dompter la mer pour un court instant. La vague se mérite et ne se donne qu'à ceux qui auront presque tout sacrifié pour cela. Le spot est perdu dans une contrée hostile, peuplée de tribus indiennes dont certains membres n’attendent qu'une étincelle pour partir sur le sentier de la guerre. Surf, violence, folie, magie, tout se mêle pour nous livrer une histoire sombre et angoissante. Pas vraiment un policier mais plutôt un hymne à la nature et au sport.

J’avoue, je n'ai pas réellement accroché à cette histoire. Je pense qu'il faut connaitre et aimer le surf pour se retrouver dans ce récit, récit qui parle à des passionnés, ceux qui peuvent comprendre la quête des protagonistes, les longues descriptions des vagues, des spots, de l'environnement. Les autres, comme moi, risquent de s'ennuyer un peu.