Les Chroniques de l'Imaginaire

Histoire d'Aladin ou la lampe merveilleuse - Spire, Marie-Ange

Aladin est un jeune garçon qui veut être plus qu’un simple tailleur. Dès lors quelle aubaine pour lui quand un mystérieux oncle africain apparaît après le décès de son père pour lui promettre un avenir doré dans le commerce de luxe ! Mais dans la vie tout se paie. Quel sera le prix d’une telle générosité ? Se retrouver enfermer dans une grotte pour l’éternité avec pour toute compagnie une vieille lampe poussiéreuse, un étrange anneau et quelques pierres précieuses pourrait bien faire partie des conséquences à envisager…

Best-of des contes des Mille-et-une nuits, racontés par Shéhérazade au sultan son époux pour l’empêcher de mettre fin à ses jours, comme il l’avait fait pour toutes ses précédentes conquêtes, L’Histoire d’Aladin a bercé l’imaginaire occidental depuis le XIXème siècle. Les véritables aventures de ce jeune orphelin ne sont pas telles que le montre Walt Disney dans son Alladin. Il est parfois bon de se le rappeler, et cet ouvrage destiné à la jeunesse remplit totalement cet objectif. Réécrit dans un langage accessible aux enfants par Marie-Ange Spire, ce texte nous transporte en Chine (un des pays les plus représentatifs de l’Orient lointain au moment de l’écriture de ce texte) dans une ambiance de rêve où se mêlent génies merveilleux, promotion sociale et amour passionnel. Cet univers est retravaillé visuellement par Rémi Courgeon dans des illustrations en noir et blanc qui aèrent le texte. De plus, un appendice littéraire, culturel et contextuel, également mis en place par Marie-Ange Spire, donne de très bonnes pistes de réflexions aux enseignants des classes primaires. Petites ombres au tableau : le langage utilisé au sein du texte lui-même manque d’uniformité (lexèmes complexes non-explicités en corrélation avec une grammaire sursimplifiée, issue toutefois d’un texte ancien pas forcément facile d’accès), et le fascicule final ne s’adresse à mon sens qu’à des enseignants, pas aux enfants eux-mêmes ou à des parents qui voudraient simplement faire la lecture à leur progéniture, bref des lecteurs qui n’auraient peut-être pas le background culturel qui permettrait de compléter les informations données. De plus, si le morcellement du texte en chapitres et sous-chapitres permet de lire le texte en plusieurs fois, cette structure éloigne le texte de conte d’un seul tenant et nuit un peu à l’immersion au sein du merveilleux.

Cet ouvrage reste néanmoins un très bon texte de référence en ce qui concerne la mise à disposition de textes classiques pour la jeunesse.