C'est le roi Ogou qui régnait sur le royaume de Boulla, il y a bien longtemps de cela... Le jeune roi était inquiet de l'avenir, si bien qu'il convoqua un devin : celui-ci lui prédit que le roi aura sept filles, et que la dernière d'entre elles provoquera sa perte et le déclin du royaume... Au départ, le roi Ogou n'y prêta nulle attention, mais les choses changèrent lorsque la septième fille vînt à naître... Aussitôt, le roi chercha à s'en débarrasser, mais rien n'y fît : la fille en question, surnommée Bari (qui signifie abandonnée) revenait toujours...
Une quinzaine d'années plus tard, le roi Ogou tomba gravement malade. Personne n'osait s'aventurer pour aller chercher la seule plante qui constituait le seul remède connu. Personne, sauf une jeune fille de quinze ans environ, qui disait s'appeler Bari... Le peuple voyait d'un drôle de regard cette demoiselle qui cherchait à sauver celui qu'elle disait être son père, alors que son destin était d'en provoquer la perte !
Toujours est-il que ce matin, Bari cherche à voir le moine Muwang, un être très puissant qui a réussi à repousser naguère les attaques des Shimcheonsoumi, des monstres sanguinaires qui dévoraient les villageois. Seul Muwang sait où trouver la fameuse plante, et il est impératif que Bari le rencontre pour sauver son père. Bari devrait ainsi détester son géniteur, mais très curieusement, il s'avère qu'il n'en est rien : et cela, les villageois ont bien du mal à le comprendre...
Ce Princesse Bari n'est autre qu'un one-shot qui se lit un peu comme un conte pour enfants. Bien évidemment, certaines planches sont très violentes, notamment lorsque les Shimcheonsoumi sont libérés et qu'ils s'en prennent à nouveau aux villageois, comme dans l'ancien temps. Mais le reste du livre reste emprunt d'onirisme et d'une telle poésie que l'on ne pourrait s'empêcher de la conter aux plus jeunes.
Évidemment, les dessins de Gyu, admirablement mis en couleurs par Wang Peng, ne sont pas étrangers à cela : en dehors des scènes de guerre, il se dégage de ces planches une certaine sérénité que seuls les auteurs orientaux parviennent à faire retranscrire, un peu à la manière de Nie Jun dans Zobo par exemple... Ainsi, l'histoire reste bien menée et se lit sans problème, avec cette admiration envers les personnages et les magnifiques décors rencontrés ici ou là.
Princesse Bari reste un conte enchanteur, qui aurait pu être décliné sur plusieurs tomes toutefois, tant la fin arrive quand même beaucoup trop vite. Une très belle surprise toutefois !