En 1312, Mathilde était la dame de chambre de la reine Isabelle, la femme d'Edouard II. A l'époque, le royaume subit une période tumultueuse, les grands barons se mettent en travers du chemin de Gaveston, le favori du roi, qu'ils estiment prendre beaucoup trop de place dans la vie politique. Devant cette menace grandissante, Isabelle, Edouard II et Gaveston s'enfuient à York. Mais les Ecossais leur donnent également du fil à retordre, Robert Bruce à leur tête. C'est dans ce contexte qu'un premier meurtre aura lieu.
Mathilde se remémore cette période alors qu'elle vit retirée dans un prieuré, plusieurs années plus tard. Isabelle n'est plus. Elle se souvient de la série de meurtres qui a accompagné la fuite du roi et de la reine. Un Aquilae, de la garde rapprochée de Gaveston, semble s'être jeté du clocher. Mais un message laissé sur le corps ôte toute idée de suicide, d'autant plus qu'un autre Aquilae est retrouvé mort peu de temps après, avec le même message sur lui. Mathilde sera chargée par le roi de mener l'enquête.
On n'a pas le temps de s'ennuyer, un mort, puis deux, puis trois... Rien ne semble arrêter cette série macabre. Et c'est justement ce qui nous pousse à tourner les pages encore et encore, le mystère s'épaissit et gagne en intensité. D'autant que l'histoire est intéressante à un double niveau : l'enquête menée par Mathilde, mais aussi le fait que celle-ci prenne place au cours d'un évènement historique réel. Le style ampoulé de Paul Doherty ne rend pas forcément aisée la lecture, on peut avoir du mal à rentrer dans l'histoire, mais une fois l'intrigue posée on s'habitue à cette prose relativement inhabituelle dans les polars et on prend beaucoup de plaisir à suivre Mathilde. Il faut d'ailleurs rendre justice aux deux traductrices qui nous proposent un texte truffé de mots désuets et se sont appliquées à une terminologie étudiée. Ce troisième volet de la série Mathilde de Westminster est en tout cas une bonne entrée en matière pour découvrir l'auteur, et donne envie de lire ses autres ouvrages.
