Les Chroniques de l'Imaginaire

L'armée des morts

Ana est infirmière. Elle a fait un peu plus que sa journée de travail quand elle rentre chez elle ce soir-là. Elle retrouve son mari et passe un moment agréable sous la douche avec lui. Lorsqu'elle se réveille le lendemain matin, elle voit sur la pas de leur chambre une gamine, la voisine. Elle ne semble pas aller bien et se jette sur son mari pour lui déchiqueter la gorge. Celui-ci meurt rapidement et se réveille tout aussi rapidement, mais différent. Maintenant, il cherche à tuer Ana. Elle fuit par la fenêtre de la salle de bain et se rend compte que sa rue est envahie par des gens transformés qui cherchent à tuer ceux qui ne le sont pas encore. Paniquée, elle roule aussi vite et aussi loin qu'elle le peut. Mais elle a rapidement un accident.

Elle va se retrouver avec un canon braqué sur la tête par un policier qui lui demande de dire quelque chose. Il veut vérifier qu'elle est bien encore humaine. Tous deux prennent un tunnel pour tenter de fuir. Et ils tombent sur un groupe de quatre personnes qui fuient aussi. Ils se sont rendus compte que le seul endroit dans lequel ils pourraient se réfugier est le centre commercial non loin de là. Était-ce une bonne idée ?

L'armée des morts est un remake du célèbre Zombie de George A. Romero, la référence en matière de films de zombies. Reprendre un film du maître n'est pas chose aisée, surtout que les fans les plus durs ne laisseront rien passer. Je n'ai pas encore vu Zombie et ne pourrait donc pas comparer. Par contre, je peux dire que pour un film d'horreur moderne reprenant des classiques dans la manière de faire, L'armée des morts est pas mal dans son genre.

Comme le veut la coutume, on ne sait pas comment on en est arrivé là. Tout ce qu'on sait, c'est que quelqu'un qui meurt après une morsure d'un zombie en devient un lui-même. Et qu'une balle dans la tête d'une créature la fait définitivement passer de trépas moyen de gamme à trépas haut de gamme. Après, les zombies de Snyder sont très rapides par rapport à ce qu'on a l'habitude de voir. Aussi rapide qu'avant leur zombification. Du coup, il ne faut même pas espérer les semer à la course. Surtout qu'ils sont endurants, ces salopards ! Ils n'ont certes pas beaucoup de cervelle et ne pense qu'à bouffer, mais ils deviennent du coup très dangereux. Mieux vaut ne pas les approcher. Enfin, ça vaut pour les humains. Parce que les animaux, comme le chiens, ils s'en moquent.

L'ambiance est tendue du début à la fin. Zack Snyder ne laisse jamais la pression se relâcher, ou bien alors pour revenir encore plus fort par la suite. Pourtant, quelques pointes d'humour ont réussies à se glisser dans le film. Notamment quand CJ explique le plan d'évasion de la fin en accumulant des choses presque impossibles à réaliser et qui, mises bout à bout sont encore plus irréalisables. La description est déjà en soi marrante mais le "j'en suis", ou un truc approchant, qui conclue son discours tombe à pic.

En faisant L'armée des morts Zack Snyder n'avait pas encore la patte graphique qu'on lui connaitra par la suite (300, Watchmen, Sucker punch) mais on découvre déjà une approche originale et une envie d'aller au bout de ses idées. Sauf sur un point : vu que le film ne semble pas tant reprendre d'éléments que ça du film original, il aurait certainement mieux fallu ne pas le présenter comme un remake mais comme un film inspiré de. Ce n'est pas la même chose et les visions auraient certainement été différentes.

À noter un générique de fin absolument terrifiant. Certainement la partie la plus terrible du film, selon moi, qui n'a pas été sans me rappeler 28 jours plus tard, de Dany Boyle.