Il y a vingt ans, un vaisseau extraterrestre est venu stationner au-dessus de Johannesburg. Comme aucun contact n'était établit avec le vaisseau, on envoya des personnes tenter de pénétrer dedans. Les hommes découvrirent alors des extraterrestres en très mauvaises conditions sanitaires. Ils furent descendus sur Terre et parqués dans ce qui s'appelle le District 9. Mais les extraterrestres, que beaucoup appellent les "crevettes" de par leur ressemblance avec le crustacé, ne réussirent jamais à s'intégrer. Sans doute parce que leurs murs étaient différentes, mais surtout parce qu'on ne voulait pas les intégrer. Un nouvel apartheid était né.
Aujourd'hui, la situation est devenue ingérable. Le District 9 est une zone de non droit que la population voudrait voir disparaitre. Du coup, un nouveau camp a été construit à deux cent kilomètres de là, histoire de déporter le problème ailleurs. L'ONU charge la MNU (Multinationale United), une entreprise militaire privée, de se charger de ce relogement. Seulement, il faut que tous les extraterrestres signent un papier signifiant qu'on leur a bien expliqué ce qui allait se passer. Il ne faudrait pas que leurs droits soient bafoués ! Wikus Van der Merwe est un employé de la MNU. C'est aussi le gendre du président. Considéré comme pas forcément très futé, il est quand même nommé à la tête de la mission de relogement.
Alors qu'il est sur le terrain pour faire signer les "crevettes", il va recevoir un liquide alien en plein visage qui va changer à tout jamais sa vie.
On peut voir District 9 comme un simple film de science-fiction. Pour moi, c'est surtout un film dénonçant la ségrégation, l'apartheid, le racisme et la privatisation de l'armée, sur un fond de science-fiction. Pour les trois premiers points, je crois que le résumé est assez clair sur ce qu'il se passe entre les humains et les extraterrestres. Le dernier point mérite peut-être quelques explications supplémentaires. En effet, la MNU est une entreprise à qui on demande de gérer des problèmes qui relèvent normalement de l'État. Du coup, ses objectifs et ses priorités ne sont pas les mêmes. Oui, d'accord, les intérêts des états et celui des grands groupes financiers sont souvent les mêmes : l'argent plutôt que l'intérêt général et le caractère humain. Mais on va partir du principe que l'on vit dans un monde où les politiques s'intéressent vraiment à leurs administrés et pas seulement à leur intérêt personnel. Donc, la MNU voudrait bien utiliser les armes extraterrestres. Parce qu'ils étaient armés, bien entendu. Seulement, ces armes ne peuvent fonctionner qu'utilisées par des extraterrestres parce qu'elles se combinent avec leur ADN. Pourquoi est-ce si important ? Parce que Wikus va changer et son ADN va se modifier. Et il va être capable d'utiliser ces armes. On se doute qu'il va être l'humain le plus convoité. Quant à lui, c'est un dommage collatéral.
District 9 est le premier long métrage de Neill Blomkamp. Il est inspiré d'un court métrage, Alive in Joburg, qu'il avait lui-même en parti produit. Quand j'ai vu les premières images, j'ai eu un peu peur. Parce que le film en lui-même est entrecoupé d'interviews et du coup l'image n'est pas géniale. Mais c'est juste pour faire plus authentique. De plus, l'image du vaisseau, toujours présente au-dessus de la ville, est très atténuée. Je sais que c'est censé représenter la pollution, mais cela fait un peu trop. Aussi, j'avais un peu peur de ce que cela allait donner avec les aliens. Eh bien, finalement, j'ai été très agréablement surpris. C'est bien fait. On sent qu'on n'est pas dans une superproduction américaine mais c'est justement aussi ça tout l'attrait du film. Une réelle patte différente. Une volonté de faire un film de qualité avec des moyens qui ne sont certainement pas les mêmes qu'aux États-Unis. Un film comme sait les faire Peter Jackson. Ah bah tiens, dis donc, il est producteur. Pas étonnant.
Sous ses allures de film de science-fiction, District 9 est clairement un film militant, mais pas politique. C'est sombre, dérangeant, écurant, percutant. Et c'est ça qui en fait un bon film.