Norma Lewis et son mari, Arthur, vivent à Richmond en cette année 1976. Elle est professeur de littérature dans l'établissement où son fils, Walter, est scolarisé et lui travaille à la NASA. Il est ingénieur sur le projet Viking d'exploration de Mars. Ce matin-là, la sonnette de la maison retentit alors qu'il n'est pas encore six heures du matin. Norma descend, ne voit personne par le judas et découvre sur le pas de sa porte un paquet. En l'ouvrant, le couple découvre une boite avec un bouton protégé par une bulle de verre et un mot disant qu'un certain Arlington Steward les contacterait dans l'après-midi. Ce même jour, Norma apprend que sa bourse de scolarité ne pourra pas être reconduite pour Walter et Arthur que sa candidature pour intégrer un programme spatial a été refusée. Le couple avait déjà un peu tendance à vivre au-dessus de ses moyens et ces nouvelles ne vont rien arranger.
À dix-sept heures, Arlington Steward se présente au domicile des Lewis. Il fait une proposition à Norma, qui est seule pour le recevoir. Il lui remet un clef qui ouvre la bulle de verre de la boite. Si son mari et elle décident d'appuyer sur le bouton, deux choses se produiront : une personne qu'ils ne connaissent pas mourra et ils recevront un million de dollars, une très grosse somme à l'époque. Ils ont vingt-quatre heures pour se décider. Quand Norma relate la visite de monsieur Steward à Arthur, il pense tout de suite à un canular. Finalement, au bout d'une journée d'hésitation, Norma va appuyer sur le bouton...
The box est l'adaptation cinématographique d'une nouvelle de Richard Matheson, Le jeu du bouton. Elle avait déjà fait l'objet d'une adaptation dans la série La quatrième dimension. Nous sommes dans un film qui entre dans le domaine de la science-fiction, mais Richard Kelly préfère traiter le sujet sous une forme minimaliste, en ce qui concerne les effets spéciaux, et se concentrer sur les personnages et sur l'ambiance qu'il cherche à installer. Tout semble un peu désuet dans ce film. Il n'y a qu'à voir les papiers peints de la maison des Lewis pour s'en rendre compte (quoi que, avec les phénomènes de mode cycliques, il y a bien quelqu'un un jour qui va essayer de nous faire croire que c'est tendance et joli). Sans renfort d'effets visuels à outrance, Kelly arrive à nous propulser dans ce monde apparemment tout à fait normal qui plonge dans l'anormal progressivement, et va faire vivre un cauchemar à ces personnes qui ont fait le mauvais choix.
Parce que c'est bien de cela qu'il s'agit, finalement. Le choix. On a tous le choix de faire ce que l'on fait, même si on se croit par moment contraint de le faire. Mais on a toujours la possibilité de faire ou de ne pas faire les choses, si tant est qu'on est ensuite capable d'assumer son choix. Et puis, il est aussi question de rédemption. Pour transmettre ces messages, Richard Kelly a fait appel à Cameron Diaz et James Marsden. On ne présente plus la première et le second est surtout connu pour son rôle de Cyclope dans la trilogie X-Men. Ils campent à merveille ce couple en proie au doute, à l'incertitude et, finalement, à la peur. Cameron Diaz incarne une femme qui, si elle semble physiquement parfaite, est une femme handicapée, comme on l'apprend rapidement. Et elle joue ce rôle parfaitement. Elle est sensible, fragile, forte, tendre et c'est dans ce genre de prestation qu'on se rend compte que c'est une bonne actrice qui peut faire autre chose que jouer des belles femmes écervelées. James Marsden lui donne la réplique d'une matière tout aussi grandiose. Il arrive à faire passer des émotions fortes sans en faire des tonnes. Le film tient beaucoup à ce couple tout à fait crédible et qui doit assumer le prix de ses actes.
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce film et j'ai une très très bonne surprise. Pour ceux qui recherchent de grands effets spéciaux, passez votre chemin, ce film n'est pas fait pour vous. Pour ceux qui apprécient la science-fiction pour ce qu'elle apporte d'étrange dans notre monde ou qui aimaient bien le charme de La quatrième dimension, ce film est fait pour vous. Étrange, à part, mais bougrement efficace.