Les Chroniques de l'Imaginaire

Une journée en enfer (Die Hard - 3)

Ce matin-là, à New York, une bombe souffle le rez-de-chaussée d'un grand magasin. L'attentat est rapidement revendiqué par un certain Simon. Pour ne pas faire exploser d'autres bombes dans la ville, il veut jouer à "Jacques a dit" avec John McLane. Celui-ci n'est plus que l'ombre de lui-même. Revenu à New York, il est séparé une nouvelle fois de sa femme, mais les choses ne semblent pas prêtes de s'arranger. Du coup, il a sombré dans l'alcool. Armé d'une sérieuse gueule de bois, il va cependant devoir faire ce que Simon lui demande, à commencer par se tenir en caleçon à un croisement de Harlem en portant, tel un homme-sandwich, une pancarte indiquant "Je hais les nègres". Il serait sans doute mort sans l'intervention de Zeus Carver, un commerçant qui, même s'il n'aime pas les blancs, ne veut pas voir débarquer une armée de flics parce qu'un des leurs aura été tué sur le trottoir. Le voilà donc lui aussi embarqué avec John dans une course contre la montre à travers New York pour résoudre les énigmes que Simon a concocté. Pour éviter que la ville ne sombre dans le chaos.

Il aura fallu attendre cinq ans pour que le troisième volume des aventures de John McLane ne voit le jour et soi repris par John McTiernan, le réalisateur de Piège de cristal. John est égal à lui-même : sarcastique, tenace et limite indestructible. Et il a toujours la même manie de se trouver là où il ne faudrait pas. Cette fois, ce n'est pas de son fait puisqu'il a été demandé que ce soit lui qui joue avec Simon avec des motifs que l'on découvre assez rapidement dans le film. Le couple qu'il forme avec Samuel L. Jackson est un peu trop surfait. Le noir raciste et le blanc qui ne l'est soit disant pas, c'est pas super crédible. Une manière de montrer que le racisme n'est pas l'apanage des blancs ? En ça, je suis d'accord, mais faire en sorte que ce soit le noir qui a toujours des idées mal placées, faut pas pousser mémé dans les orties non plus. Je veux bien que McLane soit tolérant et tout et tout, mais c'est trop manichéen dans le film pour que ce soit crédible. Surtout que le comportement de Zeus ne cadre pas forcément avec ses paroles. Bref, passons.

Les répliques humoristiques ne sont plus seulement dans la bouche de McLane, et là aussi, ça ne passe pas trop. Parce qu'on l'habitude de John qui dit n'importe quoi, un peu comme pour se couvrir. Mais là qu'un serrurier qui s'est retrouvé là par hasard et qui n'est pas un homme d'action en fasse autant alors qu'il devrait être mort de trouille, ça passe pas trop. Les scénaristes ont encore voulu allé plus loin dans les explosions auxquelles survit John. Mais là, quand on voit l'onde de choc, qui a quand même été bien montrée à l'écran, on sait qu'il est impossible de s'en sortir aussi bien que le font John et Zeus. Certes, on est toujours dans le grand spectacle, mais là ça monte un peu trop loin dans les enchères.

Pourtant, malgré tout ça, on passe un bon moment avec la course contre la montre pour sauver du monde, des enfants notamment. C'est certes l'épisode le moins bon, pour moi, parmi les trois premiers, mais on se laisse avoir. Ce n'est pas et ne sera jamais un film intellectuel ou un film excellent, mais il fait ce qu'on lui demande de faire : divertir. Je me rappelle d'un des mes amis qui était ressorti de la salle de cinéma en disant que c'était nul et en tempêtant sans pouvoir s'arrêter. Pourtant, Une journée en enfer est un film de Bruce Willis, comme il en faisait à l'époque. Ni plus, ni moins. Pas son meilleur, je le concède, mais on sait ce qu'on regarde en visionnant Die Hard. On n'a aucune surprise. Et c'est aussi pour ça que c'est une valeur sûre.

En bref, un film qui fait passer un bon moment sans prise de tête, mais qui n'est pas le meilleure dans sa catégorie.