John McLane est bel et bien séparé de Hollie maintenant. Sa fille, Lucy, ne veut plus lui adresser la parole ni même porter son nom. Et le fait qu'il interrompt des embrassades dans une voiture ne va pas arranger les choses. Sa vie est merdique et solitaire, mais il est trop fier pour tenter d'arranger les choses, pensant sans doute que c'est trop tard. Pour couronner une soirée pourrie, on va lui demander d'aller chercher un jeune hacker, Matt Farrell, et de l'emmener à Washington. Quand il arrive à l'appartement du jeune homme, des tireurs tentent de tuer Farrell et canarde tout dans l'appartement. Il n'en faut pas plus à McLane pour que de vieux réflexes ressurgissent.
Pendant ce temps, un groupe de hacker a décidé de mettre le pays à genoux en tentant une "liquidation". Cet acte est une légende dans le milieu de la cybercriminalité mais il semblerait qu'elle soit pourtant en train de se produire. John McLane, aidé de Matt Farrell, va, comme on s'en doute, mettre son grain de sable dans cette mécanique parfaitement huilée.
Douze ans, c'est le temps qu'il aura fallu pour que John McLane, l'ancêtre de Jack Bauer, le côté sadique en moins, pour refaire surface sur le grand écran. Bruce Willis n'était plus forcément l'acteur à la mode. Il avait vieilli et ne pourrait peut-être plus endosser ce rôle phare qui a fait de lui la vedette d'aujourd'hui. Et pourtant, le pari a été relevé de faire revenir le bon vieux John McLane sur les planches. On est loin des criminels qui plaçaient des explosifs dans les bateaux pour les faire sauter. Ici, on est dans l'ère du virtuel. Une ère que ne comprend pas du tout McLane. Et c'est sur cette opposition que va se baser une bonne partie du film et justifier la présence de Justin Long aux côtés de Bruce Willis. Autant la présence de Samuel L. Jackson dans Une journée en enfer m'avait gonflée autant celle-là est plutôt bienvenue. Déjà parce que ce jeune personnage ne se comporte pas en héros. C'est un geek qui ne sort pas beaucoup de chez lui et pour qui le sport est uniquement sous forme de jeu vidéo. Et puis, il faut bien quelqu'un pour faire ce dont McLane est incapable, à savoir des choses avec des ordinateurs. Et ça donne aussi un élément concret et fragile à protéger.
Par contre, il y a un côté plus froid, plus distant, dans le film. C'est peut-être dû justement au fait que ce ne sont pas des personnes qui sont physiquement en danger avec cette attaque. À part Matt Farrell, bien sûr. Ce sont des données informatiques qui sont visées. Et puis, ce côté déshumanisé est aussi du côté du méchant, joué par Timothy Olyphant. Il n'a pas forcément non plus la stature pour jouer face à McLane. Pourtant, on arrive quand même à s'intéresser à ce qu'il se passe, même s'il faut un peu plus de temps que pour les autres opus. Dans Une journée en enfer, il avait manqué le côté familial dans la motivation pour que McLane se donne à 200%. Ici, c'est bien sûr sa fille qui va être dans le coup.
J'ai souvent dit qu'il y avait une montée dans les enchères quant aux cascades et aux véhicules détruits. Là, on rentre dans un grand n'importe quoi qui atteint son apogée avec la confrontation entre un camion et un avion de chasse. Oui, c'est n'importe quoi, mais c'est justement tellement n'importe quoi qu'on n'essaye même plus d'y prêter un semblant de réalisme. On sait bien qu'on navigue juste dans le grand spectacle et on arrête de se poser des questions. Par contre, j'ai une question existentielle : où est le marcel de McLane ? Même s'il a un haut qu'il salit au fil du film, il manque cet élément essentiel qu'est le marcel. On est en train de changer des codes avec ce film À noter aussi la présence de Cyril Raffaelli qui joue le tueur acharné qui est après Matt Farrell et nous gratifie de quelques cascades impressionnants, comme à son habitude.
Malgré un manque de cheveux, McLane reste McLane et est toujours une valeur sûre du cinéma d'action. Malgré le côté plus froid que je décrivais, j'ai trouvé cet opus plus plaisant que le précédent. Un cinquième serait en préparation