Après la destruction totale de la cité des robots, Ryu est effondré. Il n'arrive même plus à regarder ses camarades dans les yeux. Voilà que la civilisation à laquelle il croyait tant s'avère être plus décevante que la société primitive qu'il fuit. Il faut pourtant avancer pour trouver de quoi survivre. Au delà du désert, c'est une jungle qui s'ouvre à God et aux autres. Le gibier y est abondant, et la chasse est aisée. En effet, les animaux ignorent l'homme et donc ne le craignent pas. Pourtant, Ryu trouve non loin des présences humaines... sous des arbres auxquels ils sont attachés par des racines. Ryu essaye alors de libérer l'un des malheureux prisonnier, enfin... c'est ce qu'il croit.
Shotaro Ishinomori continue sa critique de la société des hommes à travers ce troisième opus qui durcit encore, si c'était possible, le constat des errances du comportement humain. Outre la symbiose de survie, les personnages de ce récit vont découvrir une nouvelle cité aux allures plus antiques, avec des humains qui procèdent à une épuration ethnique, en loccurrence, face aux mutants. La religion y est décryptée ainsi que ses excès. L'auteur profitera en outre des dernières pages pour nous dévoiler les raisons de ce futur si différent de la vie contemporaine.
Que dire de plus sinon que cet ouvrage est irréprochable par la qualité de son scénario, et par la philosophie qui s'en dégage. Quelle rareté dans un manga classé shônen n'est-ce pas ? Je le recommande sans aucune hésitation, d'autant plus que le dessin, bien que très ancien, est d'une grande maturité de précision par rapport à ceux de la même époque.