Tandis que le mécasuprème étend sa suprématie sur la galaxie grâce aux mécas, au benthacodon et au virus en sa possession qui décime tout ce qui est vivant, John Difool est encore tout surpris de constater que le voilà décliné en quatre être bien différents, représentant chacun une partie de la personnalité de Difool. Ainsi, ces quatre êtres vont maintenant devoir lutter ensemble, notamment pour retrouver la très belle Louz de Garra, qu'ils pensent trouver sur l'astéroïde de la Tortue, en compagnie du capitaine Kaimann.
Mais une fois sur place, les Difool apprennent que la réalité est toute autre : l'astéroïde, qui renfermait plus de cent mille pirates et trente mille vaisseaux de guerre, a été attaqué et décimé par seulement trois gounas, des robots araignées qui ont patiemment et intelligemment attaqué le vaisseau, et violé les femmes qui sont immédiatement mortes dans d'atroces souffrances en accouchant de bébés monstres. C'est le lieutenant Olaf qui leur apprend ces terribles nouvelles : Louz de Garra a accepté de suivre les gounas à la place de Kaimann, le capitaine dont elle est amoureuse, afin que ce dernier et quelques rares autres survivants aient la vie sauve.
Alors, tandis que Kaimann est en train de se métamorphoser, les quatre Difool fusionnent en un seul qui mêle tous les avantages des quatre... A l'aide de son incal, il va devoir affronter les pires créatures de l'univers afin de pouvoir délivrer Louz, même si cette dernière ne jure toujours que par Kaimann...
C'est Ladrönn qui est toujours aux commandes graphiques de ce second tome de Final Incal. Une fois de plus d'ailleurs, la qualité graphique est au rendez-vous, avec des planches qui fourmillent de détails, que ce soit dans les décors ou dans les expressions des personnages. Avec les quatre têtes différentes de Difool, le dessinateur aura eu la possibilité de faire montre de son talent dans ce domaine, et force est de constater que c'est parfaitement réussi, d'autant que les quatre personnalités de Difool, issues du premier tome, sont tout de même bien différentes...
Côté scénario, le récit de Jodorowsky reste maîtrisé, bien qu'émaillé de scènes de flashbacks très réussies, qui ne rompent en rien l'histoire racontée dans ce tome. On passe allègrement d'une planète à l'autre, afin de suivre l'ensemble des évènements qui impacteront tôt ou tard l'aventure de Difool. Un tome très riche, passant par des endroits divers et variés, permettant de mettre en valeur tout le talent d'un dessinateur tout à fait jeune dans l'histoire de l'Incal (après des gens comme Moebius ou Janjetov, c'est tout de même bien difficile comme exercice...) : de quoi plaire aux fans de la série, et permettre la découverte de ce monde jodorowskien pour les lecteurs les plus jeunes, ou pour ceux qui souhaitent prendre le train en route !