Nous sommes en 1937, et Anthon' a maintenant 19 ans. Il est toujours au service d'une des familles mafieuses locales, car il est bel et bien pris au piège par rapport à Anne. Celle-ci est maintenant coincée de par son fils, qu'elle a eu avec Big B suite à un viol. Maintenant, la seule chose possible pour Anthon' est de travailler pour Big B, jusqu'à ce qu'il soit enfin possible de fuir de cette satanée ville...
Car en 37, ce ne sont plus les bootleggers qui font du trafic d'alcool, depuis que ce dernier a enfin été légalisé par les plus hautes autorités. Ce qui fait foi désormais, ce sont les activités de jeux illégaux... Notamment, ces derniers ont permis l'émergence d'un nouveau camp dans la ville : celui des noirs de Harlem, sous la coupe de Madame Queen, la principale opposante au clan de Bugsy. Anthon' est ainsi approcché par Madame Queen, qui va même jusque draguer le beau jeune homme...
Mais ce dernier ne jure vraiment que par Anne : de quoi heurter l'orgueil de la chef du clan de Harlem... Et pendant ce temps, les liaisons entre les différents clans se font et se défont, avec la Commission pour arbitre (un rassemblement des cinq familles les plus influentes de New-York). Au grand désespoir de Shultz, la Commission voit d'un bon oeil les relations au beau fixe avec Madame Queen, qui constitue un excellent moyen de blanchiment d'argent. Au milieu de tout cela, Anthon' devra encore jouer de ruse pour pouvoir sortir de là avec Anne...
Après les quatre très beaux tomes de La cuisine du diable, et en parallèle de Back to perdition chez Vents d'Ouest, Damien Marie remet le couvert scénaristique dans La poussière des Anges, le premier tome d'un diptyque qui constitue la suite de La cuisine du diable. Ici, on a passé quelques années, et le trafic d'alcool est autorisé, causant un large remaniement au sein de la pègre new-yorkaise, notamment au niveau du choix des activités désormais lucratives.
Le dessin de Karl T. est toujours aussi précis et détaillé, et les planches contribuent ainsi à elles seules à plonger le lecteur dans l'ambiance de l'époque. Les couleurs sépias de Cyril Saint-Blancat sont parfaitement choisies pour l'époque : en bref, nous tenons là un graphisme qui ravira tous les amateurs de La cuisine du diable.
Au niveau du scénario, c'est encore une fois tout à fait recherché, avec une exploitation intelligente par Marie du contexte de l'époque. De quoi se rappeler encore une fois les meilleurs moments de la trilogie du Parrain au cinéma, et c'est tout ce qu'on demande lorsqu'il est question de Little Italy !