Henri F. est un ancien maître d'armes à la retraite. Il coule des jours paisibles à Prague, solitaire, n'ayant que des relations de politesse avec le voisinage. Ses seuls soucis sont de donner à manger à l'heure à un chat qui lui rend visite de temps à autre, et le couple du dessus, qui est particulièrement bruyant. Un soir, des personnes de la police viennent embarquer l'homme de ce couple si bruyant : nul ne dit pourquoi au vieux maître d'armes, qui ne s'en offusque guère sur le moment...
Mais le lendemain, un attroupement de badauds éveille la curiosité d'Henri : un homme vient de se suicider, et Henri reconnaît le vêtement de son ancien voisin. Pour Henri, cela n'a rien à voir avec un suicide, mais plutôt avec un meurtre. Cette thèse est renforcée dès lors qu'un policier (un vrai...) insiste sur le fait qu'aucun de ses collègues n'a amené l'homme en question au commissariat...
C'est donc Henri F. qui va mener désormais sa propre enquête sur cette disparition bien mystérieuse : très vite, le vieil homme se verra confronté à la franc-maçonnerie britannique, qui attentera d'ailleurs à sa vie... Par ailleurs, la compagne du défunt est une belle piste à suivre également, surtout au vu des quelques lectures à propos de la ville de Troie, dont l'emplacement n'aurait finalement rien de méditerranéen...
Nous en sommes là au troisième tome de Médée, toujours agrémenté des très belles planches d'Ersel : le dessin est fin et détaillé, particulièrement soigné au niveau des architectures. Rien à envier en tout cas aux planches des deux premiers tomes, ou au plus récent Les voiles, chez le même éditeur.
Au niveau du scénario et du récit, on a enfin quelque chose qui se tient et qui est lisible sans avoir à déployer des trésors de concentration... Là ou le bât blessait dans les deux premiers tomes avec des changements trop fréquents d'époques et de lieux, le lecteur est moins perdu ici. Même si certaines transitions restent assez difficiles, voire inexistantes, l'ensemble reste possible à suivre normalement. Un bon point donc pour ce tome qui demeure le meilleur de la série à mon sens.
Une lecture à suivre particulièrement pour les amateurs de l'Histoire, et des déformations permises avec celle-ci dans le neuvième art. Les autres devraient trouver des lectures plus aisées dans la pléthore de productions actuelles.