Sû est une jeune fille prévenante. Avec ses deux amies du lycée, elle passe tous les jours voir un de ses camarades tombé dans l'enfer du jeu vidéo. En effet, ce dernier passe toutes ses nuits à jouer dans un MMORPG sans prendre conscience du monde autour de lui. Cela, Sû le connait bien, parce que son oncle vit exactement la même chose depuis une dizaine d'années. C'est pourquoi elle passe tous les matins pour donner les copies de cours à Testu, et passer donner à manger à son oncle le soir. Celui-ci habite au dernier étage d'une grande tour comportant même un hypermarché à sa base. Mais Sû, aujourd'hui, a aussi vu des choses étranges : une sorte de neige noire, dont elle ne trouve aucune trace sur Internet. Quant à ce soir, il pleut, alors qu'aucun nuage de pluie n'était annoncé...
Shôgo, l'oncle de Sû, vit effectivement un enfer : après dix ans de service, le jeu en ligne Final Quest XI s'achève. Terminés les personnes et items rares acquis durant toutes ces heures de jeu, qui équivalent à cinq ans réels. Atterré, il finit par prendre conscience de la pluie à l'extérieur, puis, de son point de vue inédit sur la ville, il assiste à un phénomène inouï : la ville est envahie par une masse noire, tel un raz de marée. Le tremblement de terre qui en découle est fort, mais fort heureusement l'immeuble est prévu pour y résister. Une fois celui-ci calmé, Shôgo, Sû, ses deux amies, Miki et Kiriko, et le chien Albert vont devoir survivre, alors que la ville est complètement submergée par cette eau noire dont il ne savent rien de ses propriétés. Les occupants des deux derniers étages ont été sauvés des eaux, mais la panique est bien présente.
Dans Sprite, on part sur une sorte de tranche de vie, mais tout ceci n'est qu'un décorum pour mettre en sécurité précaire les personnages principaux. Une fois le prologue passé, on découvre un monde "noir", dans tous les sens du terme. La pression est de mise, avec cette substance inconnue aux effets dévastateurs. De l'autre, le côté huis-clos ajoute de l'effet. Puis, la rencontre d'autres personnages rajoute un côté pseudo-physique un peu fantastique. L'effet est bien monté, d'autant plus que le phénomène sprite existe réellement (recherche Internet me l'ayant confirmé, il a été découvert assez récemment) : des phénomènes électriques au dessus des nuages d'orage, et portant des noms féériques évocateurs tel que l'elfe bleu. On rajoute une petite histoire d'immortalité et la messe est dite : ce seinen a des bases solides pour donner quelque chose de bien.
Évidemment, il va falloir que le scénario suive, et que la mise en page poursuive ce bon travail du premier opus. J'aurai donc un oeil averti et bienveillant sur le prochain volume. Pour l'instant, c'est que du bon.