Zergal, maître de l'Ereshkigal, a connaissance de la nouvelle poésie. Il somme donc son serviteur le plus zêlé, le Poète-Sorcier, Tabata Sharâne, seigneur de Rastaban, de retrouver le Ningizida et ses compagnons, les Ningizidis. Il sait que leur but est de ranimer l'arbre de vie... Pour mobiliser toutes les forces de la ténèbre, Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ordonne de lancer un Shaytani, un poème ténébreux qui traquera le moindre mot interdit prononcé à travers le monde...
Loin de là, au palais de l'Ataur-Zida, dans les îles sinéennes au large de Sadaalsud, Imrou prépare le départ de ses Ningizidis, auxquel vient de se rejoindre un prince Sinéen, Hutian de Naïrie, protecteur d'une forêt primaire. Quelques années ont passé depuis qu'Imrou a découvert sa véritable identité, et le fait qu'il soit le dernier descendant de la lignée de Kinda et le futur roi des Kindéris. Bientôt, il reprendra la cité de Dûr-Maliki, il l'a promis à son ami Sharukin. Le départ de la quête de l'arbre est prévu pour dans deux lunes...
Mais la veille du départ, l'annonce d'une armada de vaisseaux venant de l'ouest provoque le premier choix du Ningizida : doit-il partir, et laisser les Sinéens tenter de défendre leurs îles, ou doit il affronter l'ennemi au risque de se dévoiler lui et sa quête ? Et puis il reste deux questions à résoudre : pourquoi Felden n'est-il pas encore arrivé, lui le représentant des sages, et dont le rôle est de guider les Ningizidis ?
Voilà quelques temps je vous avais parlé du premier volume de Sîn, Le dernier poète, premier tome de la trilogie de Noureddine Séoudi. Le deuxième opus est à présent paru, avec quelques années, une quinzaine si j'ai bien su déchiffrer les textes, qui séparent les deux événements. En effet, le personnage principal est passé du stade de l'adolescence innocente (au début du premier livre) à celui d'héritier royal et chef de guerre accompli au début de ce présent volume. Les personnages sont à présent parés à prendre la route d'une quête difficile qui doit, en toute logique, terrasser la ténèbre du monde. Vaste programme.
Par rapport au premier opus, les lieux présentés sont presque tous différents (hormis le départ). Néanmoins, les rappels sont fréquents à travers des personnages clés comme le conteur Siméon, ou encore la magicienne Selma, du Naharina. Les lieux nouveaux seront composés de montagnes... et d'une grande cité naine, souterraine. À ce sujet, l'auteur se refuse à une comparaison quelconque envers un autre auteur bien connu, mais compter des ennemis tués lors d'une bataille, hésiter à passer un col ou sous la montagne par la cité naine et enfin avoir un compagnon puissant mort en combat, cela fait quelques points de comparaison très précis lors d'une quête d'une communauté non ?
Blague à part, ce deuxième opus se lit encore plus facilement que le premier, puisque le côté épique acquiert un plus grande importance. Par ailleurs, et même si de nombreux contes et poésies sont cités, je trouve que la grâce du premier, liée à ce côté oriental, manque dans cette deuxième partie. J'espère d'ailleurs la retrouver plus précisément dans le troisième et dernier opus de cette histoire (mais peut-être pas du monde de Sîn par contre : l'auteur exclue toute idée de suite, mais n'exclue pas d'en raconter les préquelles). Mis à part cette légère déception, j'apprécie vraiment ce style d'écriture et le contenu, et je comprend aisément avoir vu les deux volumes de Sîn bien mis en évidence dans une grande librairie de la région lilloise. Je suis visiblement pas le seul à vouloir faire parler de ce livre et c'est tant mieux.
Bref, au travail M. Séoudi : nombreux sont ceux qui attendent de lire la fin de la quête des Ningizidis !