Lyllia, de retour de mission à la surface, est convoquée par l'assemblée pour leur faire un compte rendu de la dite mission. Cependant, parler de Nina la préoccupe, et elle compte bien en dévoiler le moins possible. Pourtant, à sa grande surprise, le seigneur Zäzël ne semble pas insister plus que de coutume, et elle repart avec quelques jours de repos. Pourtant, Zäzël charge son amie Nayïm de la suivre pour en savoir plus... et la place donc dans un choix cornélien. Pourtant, Nayïm ignore que Zäzël comptait sur un autre de ses subordonnés pour espionner Nina... qu'il a reconnu au premier coup d'oeil.
Le retour de Ryuga s'avère bien différent de celui de l'élémentaire du feu. Enfermé dans l'appartement de Lyllia et gardé par deux sbires, il se met à ourdir son évasion quand il est stoppé net par un mur de terre : son maître, Mallstrom, est de retour pour lui faire part de certaines nouvelles. Quant à Nina, elle déambule en ville, émerveillée par les cristaux qui flottent dans son atmosphère. Des enfants jouant aux alentours lui apprennent que ce sont des zargun, entités considérées comme vivantes. Serait-ce là la source des pouvoirs des maîtres élémentaires ? Mais Nina, qui a ramassé un zargun tombé devant elle, découvre que celui-ci se met à briller...
Après une mission en extérieur, le deuxième opus d'Element R va se concentrer sur la cité de Léolia, et nous allons en connaître bien plus sur le fameux seigneur Zäzël, le maître élémentaire incontesté de la ville. Ce que nous allons surtout apprendre, ce sont les différentes machinations qu'il a forgées, notamment sur Ryuga, Henrick ou encore ses liens avec Nina Miller. Des énigmes se dévoilent, et d'autres apparaissent. Le contenu scénaristique est intéressant, le rythme d'apparition de nouveaux éléments est bon, même si parfois la façon de dévoiler les éléments se montre un peu artificielle : on arrive trop facilement à voir la duplicité de Zäzël, les réactions de Lyllia sont puériles pour un maître élémentaire sensé être un agent...
Côté graphisme, je suis extrêmement partagé. Il est évident que Thomas Bouveret sait bien dessiner. La plupart des planches de ce manga comportent des gros plans sur les personnages qui sont maîtrisés à la perfection, un peu à l'égal du dessin de couverture (Nina) ou sur le premier rabat de la jaquette (Lyllia). Le soucis, c'est que les autres cases sont souvent simplifiées à l'extrême, et que la conjonction des deux me gène considérablement. Les corps méritent autant d'attention que les visages à mon sens.
Au final, ce nouvel opus d'Element R présente un contenu différent du premier tout en suivant une logique similaire. C'est intéressant, mieux amené, mais il reste encore à faire pour rendre la série passionnante. Le chapitre 18, le dernier de ce livre, présente une ouverture intéressante si la suite est bien amenée (si suite il y a). Le fait que le scénario soit presque exclusivement aux mains de Cédric Mayen à présent peut aider en cela, en n'oubliant pas que les lecteurs ne recherchent pas des évidences, mais essayent de chercher justement les éléments (R!) par eux-mêmes. Si le graphisme suivait cette évolution... ce serait parfait. P.S. N'hésitez pas à soulever la jaquette de ce livre, un crayonné très intéressant y est masqué !
Pour en savoir plus sur le travail de Cédric Mayen et de Arnaud Tibout, je vous conseille d'aller lire leur site (http://www.arnezed.com/) où vous trouverez les vingt premières pages de Blood Brothers, un court one-shot de 50 planches créées pour participer au 5th Morning International Comics Contest organisé par la Kodansha. À mon sens, ce travail est d'une qualité qui démontre les capacités réelles des deux auteurs.