Nous sommes au XIVème siècle. L'humanité telle que nous la connaissons a cessé d'exister suite au cataclysme ultime. LArmageddon a eu lieu, ainsi que le prévoyait la Bible. Notre ère de technologies et de lois a été remplacée par un monde sauvage où les humains survivent et souffrent. La régression est immense. L'humanité est revenue à ses primordiaux, la chasse, la cueillette et la loi du plus fort. Dans cet univers apocalyptique, un homme sort du lot. Il s'appelle Jon Shannow et ne se sépare jamais de sa Bible et de sa paire de pistolets!
Bragelonne, pour fêter ses dix ans, réédite la vieille (1987 à 1994) trilogie de Gemmel consacrée Jon Shannow et la distribue à dix euros! C'est presque un cadeau que l'éditeur nous fait, alors profitez-en! Vous pourrez, ainsi, découvrir l'un des héros les plus particuliers de la carrière de l'auteur britannique et un univers western / post-apocalyptique enthousiasmant. De plus, avec Gemmel, on est toujours certain d'avoir au moins autant d'action et de baston que dans un film de John Woo!
Le personnage principal de cette suite de romans est une sorte de guerrier saint (ou maudit...) qui explose les crânes en récitant des psaumes de la Bible (on retrouvera plus tard cette bonne idée dans Pulp fiction). Cet homme est investi d'une mission. Sa foi le pousse toujours plus en avant à la recherche de la cité de Jérusalem en protégeant la veuve et l'orphelin et renvoyant en enfer les suppôts de Satan.
C'est plutôt simple, non? Le scénario me fait, d'ailleurs, penser à une voie de chemin de fer où un omnibus circule. Le convoi avance avec régularité, les gares font office d'événements, de rencontres ou de découvertes. Le principe est assez efficace bien que ce soit éminemment prévisible.
Toutefois, j'ai rencontré quelques soucis au cours de ma lecture (des grèves, pour sûr). Tout d'abord, l'ensemble imaginé par Gemmel manque de crédibilité. Le lecteur s'y attendra certainement mais c'est parfois vraiment n'importe quoi. Ensuite, le train a de temps en temps du mal à se relancer, en particulier dans les tomes deux et trois où les longueurs se font vraiment ressentir. Enfin, l'attention du lecteur est tellement focalisée sur Shannow que les autres intervenants sont, au mieux, accessoires et au pire, aussi utile que les dizaines de sbires qui meurent dans chaque chapitre, d'où un manque de variété, de renouvellement et de profondeur.
Finalement, cette série inhabituelle dans le travail de Gemmel vaut la peine d'être découverte grâce à cette parution anniversaire. Jon Shannow est divertissant et c'est, en conclusion, tout ce qu'on lui demande.