La lutte entre les frères Corrigan est à son paroxysme. Le pouvoir de Michael s'accroît de jour en jour dans la fondation Evergreen et parmi les Frères. Le Voyageur exploite au mieux ses séjours sur les mondes parallèles afin d'obtenir les outils pour créer la prison numérique parfaite. Tandis que son cadet, Gabriel, place ses pions dans la résistance tout en restant dans l'ombre avec l'aide des Arlequins Maya, Tilleul et Prêtre. Un seul des deux réussira...
Après l'énorme déception et gâchis du deuxième tome, est-ce que l'épisode final redresse le tir?
Presque trois ans après avoir lu Le voyageur et l'Arlequin, je n'ai eu vraiment aucun problème à me replonger dans cette série et à retrouver les personnages. Ces retrouvailles étaient, d'ailleurs, plaisantes pour les arlequins et Hollis, les voyageurs restant fidèles à eux-mêmes... Deux éléments m'ont marqué en plongeant dans ce tome final. Premièrement, l'ambiance, j'y ai redécouvert cette atmosphère vivante et complètement parano (limite malsaine) à laquelle j'avais si bien accroché. Ensuite, le style d'écriture, fluide, dynamique, épuré, qui rend la lecture aisée et rapide.
Ce roman cyberpunk ou d'anticipation peut être vu comme une réflexion politique sur les dérives de nos sociétés, sur les liens entre les avancées technologiques et les politiques sécuritaire, sur le droit à la vie privée et sur la liberté personnelle dans un univers civilisé. Sur ces thèmes, Twelve Hawks marque des points. D'un point de vue littéraire, c'est moins le cas.
L'écriture dynamique cache, néanmoins, de nombreux défauts : des longueurs (en particulier dans les chapitres consacrés à Michael et Gabriel), un manque de crédibilité (l'auteur a tendance à exagérer les situations pour souligner ses arguments), une tension dramatique plus proche du paresseux fleuve que du torrent montagnard et des comportements et événements trop prévisibles. En outre, le développement du scénario manque d'originalité, sent le déjà-vu (encore un passage dans les égouts...), à la fois au cinéma ou dans des thrillers comme ceux de Brown ou Khoury.
Enfin, le final m'a laissé un goût de trop peu, bien qu'il soit intéressant. J'ai eu une sensation de coupe nette et je trouve que la fin manque de pêche.
Qu'en penser, finalement? Je dois admettre que, malgré tout, je ne me suis pas ennuyé dans cette Cité d'or et je n'ai plus ce sentiment de gâchis. Ce tome final est efficace et tend à faire réfléchir.