Des quatre races qui se partageaient le monde autrefois, n'en reste plus qu'une : les Humains. Les sauvages Daroths ont anéanti les sages Oltors, avant d'être emprisonnés dans une Perle noire par les magiciens Eldarins. Puis les pacifiques Eldarins ont choisi de s'enfermer eux-mêmes dans la Perle, plutôt que de combattre les Humains qui les agressaient. Mais les Humains n'ont pas besoin d'adversaires d'autres races pour batailler, et la guerre fait rage parmi eux pour la possession de la puissante Perle des Eldarins.
Jusqu'à ce que le duc Sirano abatte les défenses de la Perle, libérant sur le monde un fléau auquel les Humains semblent bien incapables de résister : les Daroths, bien décidés à exterminer impitoyablement leurs adversaires...
"10 ans - 10 romans - 10 euros", c'est le nom de l'opération anniversaire réalisée par les éditions Bragelonne : l'occasion de se procurer à petit prix dix de leurs meilleurs titres. Excellente idée pour les lecteurs, non ?! Cette sélection ne pouvait bien sûr pas passer à côté de leur auteur phare, le regretté David Gemmell.
Dark Moon est sans surprise un roman qui porte bien la patte de l'auteur : des héros tourmentés, des combats perdus d'avance mais remportés malgré tout, et le triomphe du Bien contre le Mal, mettant à l'honneur les qualités morales des participants et faisant l'apologie de concepts comme la rédemption. Le tout porté par une plume fluide et dynamique, entraînant le lecteur dans l'histoire sans lassitude malgré le petit goût de réchauffé.
Les personnages sont nombreux et tous très attachants : Karis, la géniale stratège qui change d'amant sans états d'âme mais se demande soudain pourquoi son coeur tremble pour Forin, qui a tout d'une brute épaisse ; Duvodas le harpiste pacifique élevé par les Eldarins, résolu à ne jamais tomber amoureux de crainte de découvrir également la haine ; Brune, le simplet bien mal armé pour survivre dans ce monde en guère...
Ma préférence va cependant sans conteste au guerrier Tarantio, affligé d'une double personnalité. Si Tio est un homme plutôt normal et équilibré, Dace est pour sa part limite démoniaque : seul le motive le goût du sang, et il passerait volontiers par le fil de l'épée une grande partie de son entourage ! C'est ce qu'il semble de prime abord en tout cas, mais en fait je trouve Dace plutôt sympathique : il se modère mieux qu'il n'y parait, n'hésitant pas à repasser la main à Tarantio quand il ressent des envies par trop meurtrières. Les deux "frérots" s'aiment beaucoup et cohabitent en fait très harmonieusement. Une relation fort intéressante qui agrémente fort bien la lecture.
Ce roman n'est certes pas le meilleur de son auteur, passant trop rapidement sur certains aspects de l'histoire qui auraient mérité un développement plus conséquent, mais cela reste une valeur sûre pour les amateurs de bonne fantasy épique.
