La Terre a connu le déluge. Les eaux n'ont pas cessé de tomber, sans jamais s'arrêter. Du coup, tout a été recouvert par l'eau. L'homme a dû s'adapter. Tandis que certains partaient dans l'espace d'autres s'organisaient pour vivre sur ou sous l'eau. Cela fait maintenant bien longtemps, et on ne pense plus au temps d'avant, plus vraiment. Ceux qui sont partis dans l'espace n'ont plus donnés signe de vie, jusqu'à aujourd'hui. Jason péchait tranquillement quand un énorme serpent de mer surgit devant lui. Il n'a pas eu le temps de faire quoi que ce soit qu'un vaisseau provenant du ciel a décapité le monstre, le sauvant par la même occasion. Sentant qu'il a moyen de se faire de l'argent avec cette découverte, Jason va aller voir ce qu'il peut trouver dans le vaisseau qui se trouve maintenant sous l'eau.
Mais l'arrivée du vaisseau n'est pas passée inaperçue. Les autorités ont détecté un vieux signal, un signal d'avant le déluge. Dame Coriolis, qui dirige tout ce beau monde, va donc décider d'envoyer une division un peu particulière, la Division Spectre. Officiellement dissoute, sans de réelle existence légale, elle a des méthodes peu orthodoxes mais très efficaces pour les situations d'urgence, comme celle-là. Pendant ce temps, Jason va faire la connaissance de Normaée, l'unique survivante du vaisseau. Elle semble avoir une mission à accomplir, mais laquelle ?
Nicolas Pona, que l'on connait notamment pour Le cycle d'Ostruce paru chez Le Lombard, s'essaye ici au récit d'anticipation. Le Terre n'est plus ce qu'elle est aujourd'hui. On verra d'ailleurs que la Tour Eiffel a moins de prestige sous l'eau. Jason est un nomade, considéré par certains comme une sous-race. Il survit tant bien que mal à bord de son vaisseau, legs de sa famille. Il va être le premier à découvrir Normaée, l'unique survivante de la mission spatiale de survie dont elle faisait partie. On ne sait pas ce qu'elle doit faire, mais elle entraine Jason dans son sillage, quitte à l'emmener dans une nation très hostile aux nomades. Entre les deux, les choses ne sont pas simples. Ce sont tous les deux des solitaires qui vont devoir faire une alliance pour survivre et atteindre leur but. Et pour Normaée, le temps presse, comme vous le verrez.
Le monde est intéressant mais les auteurs n'auront malheureusement pas le temps de nous le décrire sous toutes les coutures puisque c'est une histoire prévue en seulement deux tomes. On semble dans un univers à la Polaris, mâtiné de Waterworld. Il y aurait sans doute plein de choses à dire et à faire, mais les auteurs semblent avoir décidé de privilégier l'action à l'exploration. C'est une bonne chose, parce que rien ne traine en longueur, mais cela frustrera ceux qui auraient aimé en savoir plus. Peut-être qu'une suite sera possible, qui sait ?
Jesus Hervas Millan se charge du dessin. Dans un style réaliste, il arrive à insuffler la vie au monde imaginé par Nicolas Pona. Cela rappelle un peu ce qui est fait avec la série Orbital, je trouve. On n'est pas dans des colorisations habituelles pour de la pure SF, mais cela sonne quand même très juste. En tous cas, les deux auteurs nous ont concocté un bel album qui donne vraiment envie de connaitre la suite. Bientôt, on l'espère !