Monsieur Marley décède en ce jour de Noël. La seule personne à s'en préoccuper est son associé en affaire, Ebenezer Scrooge. Et encore, il ne manque pas de lui reprendre les sous qui ont été déposés sur ses yeux pour l'accompagner dans la mort. Quelques années plus tard, Scrooge est toujours le même homme, aigri, avare et seul. Il n'aime personne, ne supporte pas qu'on veuille lui prendre son argent, sous quelque forme que ce soit (chauffer son office par exemple), et ne comprend pas cette agitation qu'il peut y avoir autour de Noël. Quand son neveu vient lui souhaiter un joyeux Noël et l'inviter à dîner avec lui, il l'envoie promener d'une méchante manière.
Dans la nuit, le fantôme de Marley va venir lui rendre une petite visite. Il lui annonce qu'il va bientôt recevoir la visite de trois esprits et qu'il faudra faire très attention à ce qu'ils lui montreront. Parce que Marley, par-delà la mort, regrette bon nombre des choix qu'il fit pendant sa vie. C'est alors que Scrooge va recevoir la visite des trois esprits : l'esprit des Noëls passés, l'esprit du Noël présent et l'esprit des Noëls à venir. Et ils vont tenter de lui faire prendre conscience que sa vie n'est pas orientée vers les bonnes choses. Mais, avec Scrooge, il y a du travail !
Le drôle de Noël de Scrooge est un film qui a été réalisé selon la même technique que Le Pôle Express. C'est-à-dire en motion capture puis en utilisant tout ce qui avait été tourné avec des acteurs pour l'utiliser dans un film d'animation. Donc les acteurs n'ont pas simplement prêtés leurs voix aux personnages mais aussi leurs expressions, qui ont été ensuite retravaillées, réarrangées pour que le film ressemble au produit final voulu.
Personnellement, j'ai trouvé qu'il mettait un peu de temps à démarrer, si on veut le regarder avec des enfants qui veulent entrer dans l'histoire rapidement. Pour un adulte, ce n'est pas du tout dérangeant. Pour un enfant, ça l'est un peu plus. D'ailleurs, les enfants peuvent-ils voir ce film ? Je pense que oui. Il faut bien leur expliquer que l'histoire n'est qu'un film. Et ils se rendront vite compte par eux-mêmes que les moments un peu effrayants tournent vite en quelque chose d'assez drôle (sauf peut-être ce qu'il se passe avec l'esprit des Noëls à venir) comme c'est le cas avec le fantôme de Marley et sa mâchoire. Les termes et tournures utilisées dans les dialogues sont parfois un peu désuets mais cela permettra aussi d'enrichir le vocabulaire des spectateurs tout en expliquant aux enfants que le langage n'est pas quelque chose de figé et que nous utilisons des langues dites vivantes.
Je connaissais les grandes lignes de ce conte de Charles Dickens ; j'ai pris du plaisir à en voir cette adaptation. Elle n'est ni larmoyante ni effrayante ni trop drôle. Elle combine toutes ces facettes pour en faire un film complet et intéressant. Même si on sait pertinemment qu'il est impossible de changer quelqu'un comme Scrooge de manière aussi radicale, on se plait à penser que c'est quand même possible. Cette histoire n'a rien d'un conte de Noël et peut être regardée à tout moment dans l'année. Par contre, elle fait référence à l'esprit de Noël, qui devrait être généreux et non mercantile, et qui devrait tous nous animer tout au long de l'année, tout au long de notre vie.