Les Chroniques de l'Imaginaire

Batman begins (Batman - 1)

Alors qu'il jouait dans le jardin de la demeure de ses parents avec la fille d'une des domestiques de la famille et qui est son amie, Rachel Dawes, le jeune Bruce Wayne tombe dans un puits. Il va y rester quelques temps et être traumatisé par des chauves-souris qui vont s'en échapper. Lorsqu'il va voir un spectacle au théâtre avec ses parents, il va avoir peur d'une scène lui rappelant son accident et sa confrontation avec les chauves-souris. Du coup, la famille sort en avance, par une porte dérobée. Dans cette ruelle peu passante, le père et la mère de Bruce Wayne vont être assassinée par balle, devant les yeux de l'enfant. Il va donc être élevé par Alfred Pennyworth, le majordome de la famille. Bruce va cependant quand même grandir avec une envie de vengeance tenace. Lorsque le procès pour la remise en liberté conditionnelle du tueur de ses parents, au bout de quinze ans, va avoir lieu, Bruce revient de son université avec une seule idée en tête : le tuer d'une balle. Mais comme le tueur avait passé des accords avec la justice pour leur donner un grand ponte du crime organisé, Carmine Falcone, une des femmes de main de ce dernier va venir le priver de sa vengeance.

Suite à cette épisode, Bruce Wayne va s'en aller, incognito, sur les routes du monde. Il va ainsi pouvoir se tester, apprendre, s'endurcir, essayer de comprendre l'esprit criminel, pour mieux le combattre. Un jour, en prison, il va faire la connaissance d'un certain Henri Ducard qui va l'intriguer avec ses paroles énigmatiques. Il va lui proposer un périple initiatique qui lui permettra, dans un premier temps, de vaincre sa peur. Mais le dirigeant de la Ligue des Ombres dont fait partie Ducard, un certain Ra's Al Ghul, a des idéaux que ne partage pas Bruce Wayne. Il veut certes lutter contre le crime, mais ne veut en aucun cas devenir un exécuteur. Il va donc retourner à Gotham City pour l'épurer de ses démons sous la forme de Batman, un justicier masqué qui inspire la crainte dans l'esprit de ses ennemis.

Après une quadrilogie initié par Tim Burton et, il faut le dire, passée de mode, Christopher Nolan relance le mythe de Batman au cinéma en s'attaquant aux origines du héros. L'univers est ici plus sombre et l'humour y est quasiment absent. Pourtant, l'histoire est bien menée et bien amenée et on ne souffre pas de ces manques. Au contraire, cela donne un ton résolument adulte et moderne à cette nouvelle version du héros costumé. On est très loin de la série avec ses "splatch" et ses "bing". Le public est définitivement plus âgé et on se démarque aussi des productions Marvel beaucoup plus centrée sur une cible familiale (à part quelques exceptions comme The Punisher).

Le film oscille entre l'enfance de Bruce Wayne, son initiation aux arts du combat et le présent où il se définit petit à petit comme le futur Batman. Les multiples changements s'appréhendent facilement, même s'il faut un petit peu de temps pour les plus jeunes pour s'y faire. Cela donne un certain rythme au récit qui n'est, du coup, pas trop linéaire. On suit avec intérêt les débuts de Batman et on découvre ses motivations. On connaissait les grandes lignes pour la plupart, que l'on soit fan du personnage ou pas. L'introduction d'une sorte de mentor maudit, Ra's Al Ghul, ajoute une autre dimension qu'on n'imaginait pas forcément pour Batman. La première fois que j'ai vu le film, je me suis dit que ça faisait bizarre, puis je m'y suis fait. C'est vrai que cela peut justifier pas mal de choses, notamment comment Bruce est aussi doué pour le combat. L'histoire avec l'entreprise Wayne est elle aussi bien amenée, avec le personnage de Lucius qui va aider Bruce Wayne à se forger son personnage, sans trop forcément savoir pourquoi au début.

Ce reboot de l'univers Batman est clairement une réussite. Trop noir pour certain, peut-être pas assez pour d'autres, Batman Begins fait quand même plaisir et satisfait un grand nombre de spectateurs. Et j'en suis.