Le corps de Charlotte a été retrouvé gravement mutilé. Appartenant à un groupe de surdoués, croqueuse d'hommes, cette femme ne semble pas avoir mérité les griefs d'un tel assassin. Pour Garance Hermosa, psycho-criminologue, le seul moyen de dénouer les différents liens de cette affaire est d'intégrer le cercle très fermé de Potens. Or naviguer entre des personnages supérieures à la norme est loin d'être facile. Garance saura-t-elle recueillir les informations qui la mèneront à l'assassin, sans être démasquée ?
Le roman commence par la scène de crime : l'assassinat de Charlotte. De quoi intégrer d'emblée le coeur du mystère. Le lecteur n'a pas le temps de s'installer qu'il est déjà happé par de hauts faits. Or la douche est froide. On est confronté très tôt à la violence sauvage du meurtrier, au cru dont l'auteur Ingrid Desjours en a fait son domaine. On retrouve cette même ambiance dans Echo où le sadisme et le côté animal des hommes ressort aussi bien dans la scène de crime que dans l'attitude et l'expression des personnages. Une façon bien noire de présenter l'espèce humaine.
Garance Hermosa, psycho-criminologue est chargée d'analyser l'univers de Charlotte, afin de trouver les éléments qui mèneront à l'assassin. Dans l'enquête, Garance prend des risques en jouant avec les sentiments des membres de Potens. Tout tourne autour de l'héroïne. Or au-delà de cette logique, on ressent, dans l'histoire, l'omniprésence étouffante de la psycho-criminologue . L'auteur tient là son sujet principal. Elle ne parle que d'elle, décrit ses états d'âme, rappelle des faits passés la liant à Patrick Vivier, commandant en charge de l'enquête. Et c'est trop ! Ça fidélise le lecteur de développer son personnage principal mais au point de faire passer l'affaire au second plan ? Dans Echo, Garance est présente pour aider à l'enquête mais pas à ce point !
L'uvre d'Echo en mémoire, j'ai voulu tester à nouveau l'auteur quant à sa façon de singulariser ses crimes dans le sadisme et la manipulation. Je n'ai pas été étonnée de retrouver cette ambiance crue, sa marque de fabrique. Or entendre parler constamment des états d'âme de Garance m'a usé. N'y avait-il pas d'autres moyens de révéler le schéma de l'enquête ?