Les Chroniques de l'Imaginaire

Debaser (Debaser - 6) - Raf

Dans la série "qu'est-ce qui est capable de nous faire vendre n'importe quoi", le gagnant est... le marketing ! Effectivement, depuis le vingtième siècle, les majors se sont aperçus que ce n'est pas le produit qui dirige le marketing, mais étrangement l'inverse. Pourquoi donc me faut-il le mentionner ? Parce que les Debaser n'échappent pas à la règle.

Leur contrat avec Mundial à peine signé, les voilà entrés dans la grande maison où, il faut l'avouer, rien n'est vraiment comme Josh et ses potes l'attendaient. D'ailleurs, chacun va se retrouver séparé des autres par les tâches qu'il a à accomplir (ou pas en fait, dans le cas de Nathan). Alors Josh doit suivre les instructions de M. Marketing lui-même, j'ai nommé Mark, un mec que même les patrons de chez Mundial doivent respecter. Le soucis, c'est qu'il donne des conseils au raz des pâquerettes. Pendant ce temps là, Maya (alias Princesse) aide Anna à mieux chanter. Mais la jeune rockeuse a bien du mal à cerner les motivations des autres artistes de chez Mundial... et manque de provoquer une révolution. Quant à Rel, qui a rejoint le groupe comme bassiste, il se voit obligé de faire les arrangements d'une pseudo artiste sans goût ni tête.

La fin du cinquième opus de cette excellente série française aurait pu rendre perplexe les connaisseurs de Debaser, en particulier sur la qualité du deuxième degré et des messages bien cinglants. Avec le groupe entré dans le giron de l'ennemi, on aurait pu effectivement croire que tout ce qu'ils allaient avoir, c'était une mise au placard. Mais en fait, non, la critique de la société moderne est toujours là, et même de moins en moins masquée : que dire des associations de bonnes moeurs luttant contre la pédopornographie, mais laissant les gamines porter des strings qui dépassent par exemple, ou le magnifique spectacle à la japonaise où les clichés ont la vie dure ?

Bref, ce début de deuxième partie est à l'égal du premier en terme de contenu... et à mon avis, Raf va bientôt passer à la vitesse supérieure. En effet, si ce présent volume ne s'avérait qu'un temps d'acceptation, il est facile de parier que le prochain sera celui de l'action, et ce que cela ne va pas être piqué des vers. Debaser est sans doute l'un des meilleurs global manga à l'heure actuelle, et il n'a rien à envier à ses camarades du Japon. À connaître absolument !