Wotan, le sinistre dieu gris qui commande les Goths, conquiert peu à peu toute l'Europe. Le voilà maintenant prêt à s'attaquer à la Britannia. Face à lui, un adversaire redoutable, Uther Pendragon, le Roi du Sang. Mais malgré l'Epée de pouvoir en sa possession, Uther est las après vingt-cinq ans de guerre contre les tribus britanniques qui se lèvent régulièrement contre lui. D'autant que son coeur saigne toujours de la trahison pourtant ancienne de ses proches : son épouse Laitha (Gian Avur, le "faon de la forêt") a pris pour amant son fidèle ami Culain (le Seigneur de la Lance), et Uther les a pourchassés impitoyablement. Même avec l'aide d'hommes et femmes exceptionnels, est-il encore temps de sauver le monde de la cruauté de Wotan ?
Vous aimez les légendes de Bretagne et le mythe arthurien ? les combats titanesques entre dieux du panthéon grec ? les histoires sur l'Atlantide ? ou encore les références à diverses mythologies ou clins d'oeil historiques, sans compter quelques allusions à l'éternelle Source de toutes choses chère à l'auteur dans tous ses romans ? Ce livre est pour vous... à condition que vous aimiez que tout ça soit joyeusement emmêlé ! Le mélange des différents éléments si variés dans leur origine est déroutant, voire indigeste.
D'ailleurs, même la légende arthurienne, toile de fond de l'intrigue, est curieusement présentée : c'est Uther (généralement considéré comme le père d'Arthur) autour duquel gravitent les autres personnages, c'est lui que trahissent les alter egos de Guenièvre et Lancelot, c'est lui qui possède une épée magique... Sans parler du lien entre Guenièvre et Morgane... J'ai pour ma part renoncé à chercher un semblant de fil directeur dans tout ce fouillis, pour prendre l'histoire comme elle vient.
David Gemmell réutilise les ingrédients dont il est friand et qui lui ont habituellement si bien réussi. Du côté des gentils : un jeune adolescent inexpérimenté au coeur empli de colère, un mentor mystérieux, un prince ambitieux dont le coeur s'attendrit, de vieux guerriers toujours fidèles... Du côté des méchants : un immortel malveillant, une reine sorcière, des démons... La situation est bien sûr présentée comme perdue d'avance, et bien sûr on assistera malgré tout au triomphe du Bien sur le Mal, le tout dégoulinant de bons sentiments mettant à l'honneur l'amour de son prochain, la rédemption...
Le rythme est soutenu, le style nerveux et direct. La plume de l'auteur ne peine nullement à entraîner le lecteur.
Malgré tout, je n'ai pas retrouvé la magie que m'avaient procurée d'autres oeuvres de l'écrivain. Trop de personnages qui empruntent des voies différents, trop d'histoires d'amour à l'eau de rose, trop d'éléments qui ne se mixent pas harmonieusement dans l'ensemble... A conseiller plutôt aux fans, en espérant que ce ne soit pas pour eux le Gemmell de trop.