Les Chroniques de l'Imaginaire

Drachenfels (Trilogie du vampire Geneviève - 1) - Yeovil, Jack

Detlef Sierck est d'après lui le plus grand dramaturge du Vieux Monde. Poète, scénariste et acteur, Sierck est connu dans toutes les cours et est l'artiste de référence dans le milieu du théâtre. Ses productions sont sans commune mesure et le mènent au sommet de l'Art... ou dans une oubliette ! Son Histoire de Sigmar l'a simplement envoyé en prison.

Il croupit dans une cellule bondée et puante de la prison des débiteurs d'Altdorf entre un racketeur et un mourant depuis que l'électeur du Middenheim lui ait coupé les crédits. Mais les grands ne l'ont pas oublié au fond de son trou ! Le prince Oswald von Königswald, héritier de l'Ostland le fait sortir pour que Sierck réalise son chef-d'oeuvre, l'histoire de la fin du Grand Enchanteur Drachenfels tué par ce même prince il y a vingt-cinq ans.

La qualité d'un roman écrit en se basant sur l'univers d'un jeu de rôle est extrêmement variable, de la grosse bouse au suspense haletant. Ce Drachenfels se place dans les bons et je n'affirme pas cela uniquement parce que j'adore l'univers de Warhammer. Ce livre est véritablement original avec cette intrigue mêlant théâtre, histoire, politique et aventure, tout en conservant un développement classique. Yeovil (un pseudonyme de Kim Newman, connu pour ses romans d'horreurs et sa série Anno Dracula) nous offre un texte pétillant vecteur de bonne humeur soutenu par des personnages attachants (Geneviève et Detlef, bien sûr, mais aussi tous les vieux aventuriers sur le déclin).

Néanmoins, on pourra regretter quelques défauts comme une vampire peu exploitée finalement, un style parfois ampoulé (ça reste de la fantasy de jeu de rôle, ne l'oublions pas), quelques raccourcis et répétitions, ainsi qu'un final prévisible.

Mais au final, le plaisir de lecture l'emporte sur ces quelques points noirs. L'univers de Warhammer et ses ténèbres sont bien mis en scène et on s'amuse du début à la fin.