Le prince charmant et la princesse Lucile font le tour de la planète pour admirer toutes les merveilles du monde. Mais la princesse ne semble pas heureuse et tous les soirs, soupire en demandant à revoir le château de son père. Pour le prince, c'en est trop : il explose ! Et révèle, aux yeux de Lucile, le monstre qui est en lui. Comment le voyage des deux amoureux va-t-il se terminer ?
Eh non ! Tous les contes de fées ne se finissent pas toujours pour le mieux : ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. Car de réputation, les princesses sont capricieuses et font des demandes des plus extravagantes. Devant ce genre de comportement, on ne peut qu'exploser. A ce moment-là, le lecteur s'identifie facilement au prince. De nous, s'échappe une personnalité non conventionnée, tapie au plus profond de nous même. Les injures, la violence, les bassesses... Tout peut sortir sous le coup de la colère, personnalisé ici sous la forme d'un monstre répugnant.
Par la suite, l'auteur Henriette Bichonnier s'amuse avec les mots, les syllabes et les rimes. Tout est bon pour aider l'enfant, au début de son apprentissage en lecture. Tout, même les idées les plus saugrenues, qui convaincront le jeune lecteur à tenir bon et à explorer ce monde bizarre des monstres poilus. Le récit prend alors des allures irréelles, folles, incroyables. On ressent les mêmes motivations que dans la série du Prince Motordu. Pour cette histoire, seulement, je crois que j'ai perdu mon âme d'enfant. J'ai vraiment eu du mal à comprendre les fantaisies de l'auteur.
J'ai donc prêter le livre à ma fille de huit ans, déjà très bonne lectrice. Elle l'a trouvé bien, plein de couleurs et rigolo. Elle s'est beaucoup amusée devant la présentation des différentes familles présentes au bal. Elle a éclaté de rire devant les plats les plus grotesques, apportés par chacune. Mais là encore, elle s'est perdue dans l'imagination débordante de Henriette Bichonnier et elle n'a pas tout compris.
Quant à ma deuxième fille, âgée de cinq ans, elle s'est extasiée devant les illustrations. On reconnait bien là les talents de Pef : des images hautes en couleur, collant parfaitement au récit et une imagination sans limite. Comment ne pas réagir devant des monstres velus, venus montrer une saucisse dans une assiette ?
Très fantaisiste, ce livre, pour jeune lecteur, marque autant par l'originalité du récit que par la qualité du texte et des illustrations. Les enfants peuvent réviser les syllabes compliquées tout en s'amusant. Il n'est pas toujours facile de suivre les excentricités de l'auteur. Mais n'est-ce pas là l'une des spécificités de l'extravagance ?