Il fait froid, très froid en ce matin du 31 janvier en Suéde. Malin et son collègue sont appelés sur les lieux d'un crime, en pleine campagne. Le corps nu et couvert de sang de "Bengt le Ballon", se balance lentement d'avant en arrière dans larbre. La peau de son ventre bombé et de son dos est déchirée en lambeaux, et la chair geler mise à jour n'est qu'un mélange de couleurs rouge pâle. Les membres sont couverts, ici et là, de profondes plaies, comme si on avait tranché au hasard au couteau. Les parties génitales ont l'air intactes. Le visage est méconnaissable, ce n'est qu'une masse informe bleu et noir enflée de graisse éclatée. Seuls les yeux, écarquillés et meurtris, presque étonnés et affamés, mais en même temps remplis d'une peur hésitante, révèlent qu'il s'agit d'un être humain.
Le spectacle est peu réjouissant et aucun indice n'est trouvé sur place. Aucune disparition n'a été signalée, les recherches s'annoncent délicates. Grâce aux progrès de la chirurgie, le visage du mort est réparé et publié dans la presse, et les premiers appels arrivent. Bengt Andersson dit "Bengt le Ballon" est donc la victime, marginal et rejeté, vivant de l'aide social.
Petit à petit, l'enquête avance et il fait de plus en plus froid.
Qui a tué Bengt ? Et pourquoi ?
Dans la lignée des romans policiers nordiques tel que ceux d'Arnaldur Indridason, ce premier opus de Mons Kallentoft ne m'a absolument pas déçue. L'ambiance est glaciale, l'intrigue est passionnante et rebondissante, bref un excellent polar venu du froid. Loriginalité dans ce livre tient au fait que le mort est présent par l'esprit, observateur de son propre calvaire, étrangement calme à présent, presque bienveillant. Un très bon page turner qui doit en compter quatre, puisque les quatre saisons y sont déclinées.
A lire absolument !
