Les Chroniques de l'Imaginaire

Les maudits (La septième fille du diable - 2) - Surget, Alain

Sa mère a été assassinée, son père faussement accusé de vol et condamné à mourir sur la roue et tous leurs biens ont été confisqués. En prime, son amoureux Pierre a été enrôlé de force dans l'armée du roi. A présent, Lésia n'a plus qu'une seule idée en tête : la vengeance.

Recueillie par Lilith, la sorcière, elle est devenue son apprentie sous le nom d'Elisa et elle compte bien mettre ses nouveaux talents au service de son courroux afin de châtier tous les responsables de son malheur : le bailli qui a tout orchestré pour une vulgaire histoire d'argent, son bras armé le loup de Beilleuse et enfin, son cousin Tarandieu et le couple Jusserand qui ont refusé d'aider sa famille dans les pires moments. Mais à Guernesey, en 1338, il peut être extrêmement dangereux de s'aventurer vers les sentiers obscurs de la magie.

C'est une Lésia en colère que l'on retrouve dans ce second tome de La septième fille du diable. Qui ne le serait pas après avoir tout perdu ou presque par pure cupidité des puissants? Alain Surget nous brosse un portrait sombre du Moyen-Âge, époque où les nantis se croient tout permis et les plus pauvres ne peuvent que courber l'échine et survivre, sans pouvoir compter sur leurs pairs. On est dans le règne du chacun pour soi. Attention, ce n'est pas un roman historique pur et dur mais bien une histoire fantastique ayant pour décors la guerre de cent ans. L'auteur mêle avec beaucoup de facilité réel et imaginaire. On assiste ici à la vengeance d'une jeune fille investie de certains pouvoirs magiques, vengeance froide et cruelle. Point de repentir possible. Lésia souffre et elle n'hésite pas à faire souffrir en retour. C'est une œuvre dure, où on découvre l'âme humaine dans tout ce qu'elle a de plus laid. Même la petite lueur d'espoir symbolisée par un des personnages est anéantie en un rien de temps. La jalousie, la peur de l'inconnu, l'égoïsme, la cupidité, la peine peuvent amener au pire.

Maintenant, j’avoue avoir un avis assez partagé sur ce roman. D'un côté, je l'ai dévoré sans m'arrêter, captivée par le personnage de Lésia et par la noirceur de l'atmosphère. D'un autre côté, le vocabulaire choisi m'a semblé bien difficile, tout comme l'histoire, très violente et je ne suis pas certaine que le public cible adhère. A recommander à de bons lecteurs, à partir de quatorze ans, à mon avis.