Nous sommes en Orient, au milieu du XIIIè siècle. Des templiers et des chevaliers musulmans se retrouvent pour une transaction. Ces derniers ont capturé un saint homme que les templiers veulent récupérer en échange d'un calice sacré que même le prisonnier ne voudrait pas voir échanger contre sa propre vie. Le calice est apporté par une cavalier en armure complète dont les yeux semblent ne pas venir de ce monde. Lorsque les musulmans ont vu le calice, les templiers les attaquent. Et c'est un véritable massacre.
À la fin de la seconde guerre mondiale, quand les allemands se surent vaincus, certains se rendirent spontanément aux alliés. Ernst Schäfer est un de ceux-là. Chercheur allemand, il va devoir justifier ses choix pour savoir quoi faire de lui. Parce qu'il a beau jurer ne jamais avoir partagé l'idéologie nazi et seulement avoir cherché le meilleur moyen pour mener à bien ses recherches, certains officiers alliés ont du mal à le croire. Ce doit être une rengaine qu'ils entendent tout le temps pour éviter la prison, ou pire.
Paula Wilson se réveille en hurlant dans un hôpital. Cela fait déjà trop de temps qu'elle est dans le coma. Aussi, quand elle se réveille, l'infirmière est contente, même si elle demande si le lit peut servir à quelqu'un d'autre. Seulement, ce qui a réveillé Paula est aussi ce qui l'a plongé dans le coma : la vision qu'elle a eu dans le métro de créatures venues d'ailleurs portant une sorte de sarcophage et avançant sans problème dans le métro totalement inondé. Et il semble qu'elle ne soit pas la seule à les avoir vu.
Eric Corbeyran est au scénario de ce spin-off de L'ordre des dragons, de Jean-Luc Istin et Denis Rodier. Il semble qu'il se soit bien imprégné de l'ambiance de la série mère pour nous narrer cette autre partie de l'histoire. Comme bien souvent dans ce genre de récit, de l'ésotérique contemporain, des personnages vont être confrontés à des choses qui ne les concernent pas vraiment et contre lesquelles ils ne peuvent pas grand-chose. Là c'est au milieu d'une guerre opposant l'Ordre des Dragons et la Ceux de Thulé que nos personnages vont se retrouver, volontairement ou non. Parce qu'il y a bien entendu des humains qui veulent sciemment manipuler des forces qui les dépassent.
Nous sommes en plein dans l'attrait qu'exerçait l'ésotérisme sur Hitler. On le croit seulement en toile de fond, mais comme vous le verrez, c'est bien plus que ça. Il est vrai que les séries sur l'ésotérisme contemporain ont fleuries ces dernières années, portées par les succès littéraires des livres de Dan Brown. Personnellement, je ressens comme une lassitude de voir toujours les mêmes sujets traités. Cependant, Corbeyran sort quand même son épingle du jeu. C'est ce qu'on appelle avoir de la bouteille. Parce qu'avec des éléments qui auraient pu sembler réchauffés, il nous sort un tome qui, même s'il n'est pas son meilleur, donne quand même envie de tourner les pages, pour savoir.
Cela est bien entendu aussi dû au dessin de Denis Rodier Comme pour L'ordre des dragons, il assure un dessin réaliste de très bonne facture. Classique, mais qui assure le boulot qu'on lui demande. Sa double page d'Agartha est d'ailleurs impressionnante. Ça donne à la fois l'envie de découvrir ce lieu et à la fois l'envie de le fuir. Dommage que cette double page n'ait pas été colorisée de manière un peu moins monochrome, mais c'est le lieux qui veut ça.
En tous cas, ce tome se lit avec plaisir. Et nous fait nous poser des questions sur la suite.