Les Chroniques de l'Imaginaire

L'art de la guerre (La guerre des orcs - 1) - Peru, Olivier & Daxiong

"Vivre en orc et mourir en orc". Telle est la devise de ce peuple fier. Seulement, certains commencent à remettre cela en question. Ils savent que leur peuple est sur le point de disparaitre si les orcs n'utilisent pas un peu plus leur cerveau. Mais les chefs de guerre ne connaissent qu'une seule chose, l'affrontement direct, et il est hors de question pour eux de changer.
Des années plus tard, la bataille des Plaines Rouges fit un nouveau carnage dans la nation orc. Mais il y eut un rescapé, un seul. Un orc du nom de Kil'Tyrson. Et cet orc n'était pas comme les autres. Il pensait. Non seulement il pensait, mais il voyait sur le long terme, pour que son peuple puisse enfin jouir du statut qui aurait dû être le sien depuis longtemps si jamais les elfes, les nains et les humains ne s'étaient pas alliés contre eux.
Aussi, lentement, sûrement, il commença à se faire des alliés, notamment le fils du roi. Puis d'autres guerriers qui voyaient que ses stratégies payaient. La légende de Kil'Tyrson était en marche.

Après Orks de Nicolas Tackian et Nicolas Guénet, les éditions Soleil poursuivent leur visite de ce peuple longtemps décrié avec La guerre des orcs d'Olivier Peru et Daxiong. Deux séries sur les orques chez le même éditeur dans la même année, ça ne fait pas un peu trop ? Eh bien non, puisqu'au final, même si des éléments sont communs, le traitement de chacune des séries est bien différents. Ici, nous avons toujours l'opposition qui existe entre les orcs et les autres races, mais nous nous intéressons surtout à l'ascension d'un jeune orc avide de reconnaissance et qui n'est pas forcément celui que l'on peut croire de prime abord. Subtil, Kil'Tyrson l'est sans aucun doute. C'est d'ailleurs ça qui fait tout l'attrait de cette série qui nous montre que les préjugés sont coriaces mais qu'ils ne peuvent que nous amener à ce qu'ils se retournent contre nous un jour ou l'autre.

Au dessin, Daxiong assure un bon niveau. On pourra regretter les décors en extérieur qui sont parfois un peu léger pour ce qui est des détails, mais c'est quand même du dessin de belle facture que l'on retrouve ici. Les personnages sont par contre très bien réussis. Les chefs de file sont charismatiques, mais c'est sans nul doute Kil'Tyrson qui sort du lot. Lui qui, même dans son peuple était considéré comme inférieur à cause de la couleur de ses yeux, va montrer à tous ce que l'on est capable d'accomplir pourvu qu'on y mette les moyens… par forcément très moraux.

Une bonne découverte qui mérite d'être confirmée par un deuxième tome.