Une surprise de taille attend Alexis et Nico à leur retour chez eux, ou plutôt à leur retour dans leur réalité. Les sorcières qu'ils viennent de quitter seulement quelques secondes plus tôt, les laissant à la création du monde, les attendent à la sortie de la grotte, après plusieurs siècles.
Elles ont besoin de leur aide. Alexis surtout, pensent-elles. Après tout, la prophétie l'a prédit. Il les sauvera toutes, et il sauvera le monde. Mais le héros n'est pas toujours celui que l'on croit, et Nico s'avère bien vite essentiel à leur cause. C'est peut être lui l'élu, et c'est en tous cas fortes d'un allié de poids supplémentaire qu'elles envisagent maintenant l'action qu'elles ont à mener. A n'en pas douter deux frères valent mieux qu'un, et elles pourront finalement tout faire... récupérer leur précieux artefact et sauver Stéphanie... Si Lucifer le permet.
Voilà un ouvrage qui me laisse bien perplexe. Tous les ingrédients sont là pour en faire un grand moment de lecture, et pourtant, on a parfois du mal à se laisser entrainer dans l'intrigue. On avance par saccades. Certains passages coulent d'eux même, et d'autres sont bien plus laborieux. Le récit de la jeunesse de Tituba, par exemple, est extrêmement prenant, et il est vrai que l'on a envie de comprendre pourquoi et comment cette femme détenant un tel savoir a pu se confiner ainsi à la folie.
Les aventures des jeunes frères par contre, en leurs époques respectives, sont beaucoup plus trainantes. Ainsi, l'auteur a choisi de consacrer un chapitre à chacun des frères. On passe donc très régulièrement de l'Egypte des pharaons à la Rome antique de Néron. Mais les chapitres ne sont finallement pas très longs et loin de donner le rythme souhaité, cela a pour résultat de hacher la lecture, d'autant que le roman est relativement imposant. Cela laisse un petit goût d'infini à chacune des pages. Dans les dernières pages, l'action se précipite à une vitesse un peu déconcertante, et quelques revirements peuvent paraitre sinon incongrus, tout du moins surprenants.
Le style est également très irrégulier. Il est certains passages où on a parfois du mal à suivre l'histoire tant l'écriture est lourde. D'autre fois, chaque mot semble magnifiquement à sa place.
Enfin, et ce n'est pas le fait de l'auteur, mais il est regrettable de trouver dans ce récit des fautes d'orthographes qui, sans être très nombreuses, restent conséquentes et troublent parfois la bonne compréhension de la lecture.
On retrouve par contre cette manière si particulière d'envisager les principales théories philosophiques et théologiques de notre temps que l'on avait déjà pu observer lors du premier opus. On plonge dans l'atrocité avec un réalisme déconcertant. Une nouvelle fois, Franck Lourit revisite l'histoire, et rien ne parait incohérent. Tout parait même plutôt logique, et l'on en arriverait presque à se dire "mais c'est ainsi que cela s'est réellement passé !". Et c'est probablement cette qualité qui nous pousse à poursuivre notre lecture.
Et, curieusement, malgré et peut être aussi grace à tout cela, j'ai quand même envie de savoir comment se terminera cette histoire terriblement emberlificotée. Je lirais je pense le troisième tome, avec peut être une certaine appréhension, mais avec la volonté d'en savoir un peu plus encore sur l'histoire de Titubade mais aussi de savoir si l'auteur est allé au bout de son raisonnement et de sa présentation de cette dualité bien/mal si spécifique.