Les Chroniques de l'Imaginaire

Le califat de Stockholm (12 septembre - 1) - Seiter, Roger & Gabrielli, Simone

Nous sommes le 6 septembre 2001, à New-York. Le bateau Red Bird, avec Duncan Campbell et la ravissante Sadie à son bord, s'approche d'un yacht de luxe appartenant à un proche du pouvoir saoudien. Campbell est là pour espionner ce qui se dit à l'intérieur du yacht, truffé de micros. La conversation est particulièrement intéressante depuis que Ali Al-Kazim est monté à bord. Mais les saoudiens se rendent compte qu'ils sont espionnés. Le Red Bird s'éloigne, mais trop tard : il est purement et simplement coulé par un tir de roquette provenant du yacht. Sadie est tuée, Duncan est blessé et l'enquête officielle fait état d'une explosion accidentelle suite à une fuite de gaz...

De quoi énerver sérieusement Duncan à sa sortie de coma. En fait, trop d'argent est en jeu, et aussi trop de pétrole, étant donné les relations entre le propriétaire du yacht et le pouvoir saoudien. La hiérarchie de Duncan lui donne un arrêt de six mois, que Duncan ne compte pas vraiment passer à se reposer. Loin de là... Duncan tombe vite sur la prochaine destination de Ali Al-Kazim. Celui-ci s'apprête à quitter le sol américain pour se rendre à Paris, puis à Malte. Un voyage que Duncan ne peut qu'entreprendre...

Mais pendant le vol, qui se déroule le 11 septembre, Duncan apprend les attentats qui frappent les Etats-Unis de plein fouet. Il se jette sur Al-Kazim et provoque un accident qui conduit au crash de l'avion. Duncan en est le seul survivant, et parvient à survivre quelques heures en mer avant d'être récupéré par un navire plutôt ancien. Après de rapides investigations, Duncan doit se rendre à l'évidence : par un coup du sort incroyable, le voilà tout simplement en l'an 1453. L'Histoire qu'il a pu apprendre n'a rien à voir avec ce qui se passe ici : l'Europe est sur le point de défaillir sous les assauts des sarrasins...

Nous avons là deux histoires en une avec ce livre. D'abord, Roger Seiter nous permet d'assister à un polar sur fond d'attaque terroriste, ce qui n'est pas bien surprenant avec le titre de la série. Cette partie reste néanmoins réussie et maîtrisée, même si elle ne fait pas forcément preuve d'une originalité qui restera gravée dans les mémoires. Et puis, ce plongeon vers le passé intervient... Aucune explication sur les raisons de ce voyage temporel pour l'instant : il faudra patienter pour en savoir plus évidemment...

Il fallait oser ce virage complet dans ce tome, qui nous fait passer du polar vers la science fiction la plus débridée avec ce voyage dans le temps, totalement déformé qui plus est. Côté dessins, Simone Gabrielli a des traits fins qui conviennent parfaitement aux visages et aux expressions de ses personnages. La colorisation reste correcte sans apporter un intérêt évident (il serait d'ailleurs intéressant de pouvoir jeter un oeil sur les planches en noir et blanc).

Un premier tome tout à fait correct, qui ose se partager en deux pour regagner en originalité : l'intention est louable même s'il faudra attendre la suite et plus d'explications avant de se faire une vraie opinion sur la série.