Et si on prenait Blame !, et qu'on le détournait ? Et si, au lieu que ce soit des parodistes qui le faisaient "à la manière de", il s'agissait de l'auteur lui-même qui le faisait ? Alors à la place d'un manga où SF rime avec violence, on se retrouve avec le même manga, dans des situations bien plus moé (et avec de la violence, faut pas dénaturer le magazine Afternoon quand même).
De ce fait, Tsutomu Nihei nous présente quelques épisodes en one-shot avec ses personnages bien connus, Shibo, Killy et Mainserv, ou encore secondaires comme les silicates se retrouvent dans un univers coloré (si si, tout le manga est en couleur !) carrément apocalyptique... et au lycée ! On va trouver de l'émoi, de l'humour un brin potache aussi qui peut être puni par un bon coup de feu bien sanglant, les ennemis inventent une machine à déshabiller, il faut sauter un plint de 140 niveaux... la liste est longue
En plus des quelques chapitres sur cet univers décalé, ce recueil nous permet de découvrir des oeuvres antérieures de l'auteur, toujours dans un univers SF sombre, et toujours en couleur. Des récits très courts, mais significatifs de l'univers de l'auteur : histoires sanglantes, résolument SF, et lourdes de sens. Prenons l'exemple de Pompe, qui présente de façon futuriste la survie des êtres humains en voie d'extinction sur une planète aride. Ce n'est pas sans me rappeler certains courts récits SF assez trash qui ont pu être édités dans des éditions comme Fluide glacial.
Bref, Blame Gakuen ! n'a aucune prétention en soi, sinon le fait de faire passer un bon moment pour tous les amateurs de l'univers de Tsutomu Nihei, avec l'humour et la badinerie en prime. C'est aussi une bonne occasion pour connaître l'auteur, si on lit entre les lignes. En tout cas, l'objet livre est fort intéressant, avec ses pages au papier glacé, et entièrement colorisé. On en redemande.