Les Chroniques de l'Imaginaire

De l'autre côté de la nuit (Les enfants d'Evernight - 1) - Andoryss & Yang, Marc

Nous sommes à Londres en 1899. Camille est une jeune fille de bonne famille élevée par son père et surtout la gouvernante, Meg. Camille est assez renfermée et n'a pas de vie sociale, son éducation se passant principalement chez elle. Aussi, son père a décidé de l'envoyer dans un pensionnat afin qu'elle puisse rencontrer des jeunes filles comme elle. Ce dont Camille ne veut pas. Mais son père ne veut pas revenir sur sa décision. Camille se sent mal. Elle voudrait pouvoir s'endormir et ne jamais se réveiller.

Ce soir-là, quand elle s'endort, elle semble plonger dans un endroit magique, merveilleux. Est-elle encore endormie ? Est-elle réveillée mais ailleurs ? Elle ne saurait le dire. Par contre, elle est certaine que cet endroit n'existe pas dans son propre monde. Comment pourrait-il en être autrement quand elle voit des baleines à bosses volant dans les airs ? Ce que Camille ne sait pas encore, c'est qu'elle est arrivée à Evernight. Et à Evernight, seuls quelques rares humains sont admis, dont Camille ne fait pas partie. Elle va donc devoir essayer de comprendre ce qu'il se passe, tout en étant ballotée par des personnes qui semblent voir un intérêt à sa présence. Mais elle va surtout devoir s'échapper pour ne pas être emmenée dans cet orphelinat qui ne semble pas des plus avenants.

Les enfants d'Evernight attire tout de suite l'œil par sa magnifique couverture. Et quand on le feuillette, les dessins sont eux aussi de toute beauté, très travaillés et très colorés. Marc Yang a fait un travail somptueux sur toute la longueur de l'album. Les personnages sont ciselés, les décors détaillés. Il manque peut-être parfois certains contrastes sur des cases un peu trop chargées, mais la lecture n'est pas trop gênée par cela. Au niveau du scénario, c'est somme toute assez linéaire, la bande dessinée étant destinée à un public plus jeune. Pour autant Andoryss a voulu donner un goût de complexité avec des termes exotiques et beaucoup de discours. C'est le principal reproche que je ferais à ce tome, de vouloir sembler complexe alors qu'au final ça ne l'est pas tant que ça. Et surtout d'user de beaucoup trop de phylactères pour y parvenir. C'est verbeux, énormément. Du coup, le rythme de lecture s'en ressent et cela a quelque chose de trop laborieux par moment, notamment dans les scènes d'action ou de poursuite qui manque de fluidité et de dynamisme. Il faudrait les lire en deux fois : une pour le texte et une pour les images quand celui-ci est assimilé.

Le monde est par contre intéressant et mérite d'être exploré plus avant. On aimerait bien aussi savoir en quoi les trois humains qui vivent à Evernight sont particuliers pour avoir le droit d'y être. Bref, il reste des questions sans réponse et des détails à ajuster pour la suite. Parce que Les enfants d'Evernight a, selon moi, un bon potentiel d'accroche, pour peu que les auteurs corrigent quelques petits détails.