Dès que Gayle Hudson, journaliste, lit dans le Los Angeles Times les premiers détails de l'affaire, il se dit qu'il tient un récit magnifique. June Madero a dix-sept ans et elle attend depuis six mois dans le quartier des femmes de San Quentin son exécution. Il veut écrire son histoire telle qu'elle l'exprimera et il est le premier à lui offrir cette opportunité.
En ce matin de novembre 1930, la première chose que remarque Gayle à l'entrée de June, c'est qu'il s'agit d'une petite fille au visage d'ange, habillée dune blouse trop grande pour elle. Une petite fille, malgré son âge, malgré ses crimes.
June se confie, relate son enfance, l'abandon de sa mère, sa rencontre avec David et leur amour. La passion de deux êtres que la Grande Dépression jette sur les routes comme des milliers dautres, sans argent et sans travail. Pour survivre, ils débutent dans les vols, puis les meurtres commencent à ponctuer leurs délits et le kidnapping achève leur parcours.
Au fil de son récit, la June fragile, résignée, démunie émeut le journaliste malgré les crimes dont on l'accuse. Mais une autre June s'éveille, parfois, emplie d'une rage muette dont le regard tranchant exprime quelque chose de sauvage, d'indompté, qui fait froid dans le dos.
Et malgré ses entretiens avec June, Gayle s'interroge toujours sur le sort de cette adolescente. Doit-on exécuter cette gamine ?
Jérôme Noirez s'essaie à toutes les littératures et tous les genres lui vont bien. Que se soit en Fantasy, en fantastique, en jeunesse ou en polar, il sait emporter son lecteur dans son univers pour lui permettre de rêver, de frissonner, de trembler ou encore de pleurer.
Desolation road est à la fois émouvant et cruel et vous emporte sur les routes désolées où la misère est omniprésente.
Certains tentent, depuis son premier ouvrage, de classer cet auteur dans une catégorie bien définie. Mais Jérôme Noirez se joue des catégories et nous prouve à chaque fois qu'il est à l'aise dans tous les genres sans compter son style qu'on ne peut quadorer.