En Irlande, en des temps sombres, un inspecteur et un docteur, Damian Dale, discutent autour du corps d'un homme à l'oeil cousu, ni mort, ni vivant. L'inspecteur tente de démasquer le coupable de cet acte abominable et Dale lui raconte l'histoire des passeurs en Irlande...
Drouin et Clavery ont transformé ce cirque sanglant en un bijou.
Le dessin du premier est tel que tiré d'un rêve, à la fois magique et inquiétant. Le graphisme enfantin devient vite malveillant, les personnages ont de grands yeux malfaisants, des visages doux mais acérés et de gros nez tordus. Les clowns sont, par exemple, absolument flippants. L'ensemble est brillamment mis en couleurs et dégage une atmosphère particulièrement réussi qui transforme ce rêve en cauchemar...
Le travail de Drouin se marie à merveille avec le scénario de Clavery. Le ton du récit commence sensible, posé et puis, il explose, le rythme devient frénétique et tellement vivant que l'on entendrait presque les personnages hurler hors de leurs cases.
L'histoire est un mélange de deux époques. L'inspecteur questionne Dale pour découvrir le responsable des atrocités. Cette discussion aide Dale à se replonger dans son passé, lorsqu'il travaillait dans une troupe de cirque itinérant en Irlande au XIXème siècle. Les deux récits évoluent parallèlement, s'entrecroisent et s'attirent l'un, l'autre, en embarquant de force le lecteur subjugué et captivé ! Les talents de conteur de Clavery sont indéniables.
Toutefois, ce récit exige du dévouement de la part du lecteur. Il n'est pas d'un accès aisé, je m'y suis repris à trois fois pour commencer ma lecture car cette bande dessinée donne une première impression chaotique mais une pépite comme Blood Circus se mérite.
En conclusion, ce Blood Circus est une perle, tout simplement !