Ce recueil se compose du dernier texte écrit par Théophile Gautier avant sa mort (il n'a d'ailleurs pas pu le terminer) et de quarante portraits de ses contemporains.
Le texte sur le mouvement des Romantiques raconte sa vie d'écrivain avec les autres artistes de son époque. Gautier et plusieurs de ses confrères artistes avaient fondé le petit Cénacle, sorte de club littéraire. Fidèle à lui-même, il conte cela avec son style bien particulier, très riche, très lyrique, très poétique. On apprend beaucoup de choses sur la vie des artistes à cette époque que domine le Maître (comme l'appelle Gautier), Victor Hugo que l'on croise souvent au fil des pages.
Les portraits sont ceux de personnes connues à cette époque et qui, pour certains, le sont encore. D'autres n'ont pas eu la chance de voir leur postérité venir jusqu'à nous. On y rencontre des actrices, des peintres, des écrivains, des orfèvres, des sculpteurs, des musiciens...
Ces portraits sont attachants, instructifs, superbement menés. Qu'il s'agisse de descriptions physiques ou morales, ou de descriptions de la vie et l'oeuvre de la personne, Gautier réussit à chaque fois à nous donner une image bien précise de la personne en question, et de sa vie. Il est même regrettable que les tableaux, les sculptures, les bijoux que Gautier décrit avec tant de talent ne soient pas reproduits dans ces pages.
Celui d'Honoré de Balzac, beaucoup plus long que les autres, est une véritable biographie artistique. Vivant, alerte, dynamique, drôle, il se lit avec grand bonheur. C'est un plaisir incomparable de lire le portrait d'un grand homme qu'on admire écrit par un autre grand homme qu'on admire !
On trouvera même un portrait de Théophile Gautier par lui-même...
En fin de livre, on trouvera toutes les notes, instructives et intéressantes, une petite chronologie de Théophile Gautier en rapport avec les portraits qu'il a écrits. La préface de Adrien Goetz est à lire car il y explique bien le contexte dans lequel Gautier a écrit cette Histoire du Romantisme (c'est Gautier qui tenait au R majuscule, y apprend-on justement) et donne au lecteur le bon éclairage pour appréhender ce livre.
