Nous sommes vingt-cinq années après la disparition de Vlad Dracula, en 1912. Un vieil homme accro à la morphine, Jack, doit s'empresser afin de réussir à prendre le train pour Marseille. Nous sommes en mars, et les giboulées n'épargnent pas la cité phocéenne. Sous une pluie battante, Jack surveille l'entrée d'une grande bâtisse. Une belle dame aux yeux et à la chevelure sombres fait son entrée, et elle est accueillie de deux amies qui semblent vraiment très proches. Sous les yeux de Jack, les trois beautés en question exécutent une pauvre fille, et se repaissent tout simplement de son sang... Jack est sur le point d'essayer de les abattre, lorsque ces yeux aperçoivent une affiche de théâtre...
C'est à Paris, au théâtre de l'Odéon, que Jack aura plus de chances. Les trois vampires en question doivent y tuer Basarab, un acteur roumain très en vogue. Jack parvient à déjouer l'attaque des vampires envers le comédien, mais le vieux chasseur de vampires y laissera malheureusement la vie... En parallèle de cela, nous retrouvons le jeune Quincey Harker, fils de Joseph Harker, un haut notable de la région. Joseph se désole de la passion de son fils pour le théâtre, et menace de lui couper les vivres si ce dernier ne montre pas plus de passion pour les études, les vraies.
Mais ce n'est pas la rencontre de Quincey avec Basarab qui va le faire changer d'avis, bien au contraire... Un grand désir d'indépendance étreint le jeune étudiant, lui qui a une mère d'apparence très jeune, qui semble avoir cessé de vieillir après avoir mis Quincey au monde. Rien ne va plus d'ailleurs désormais dans le couple Hacker, que tout semble séparer, à commencer par la différence d'âge de plus en plus flagrante, et les désaccords sur ce que doit devenir le fils, Quincey...
C'est autour de la famille Harker que ce premier tome de Dracula l'immortel semble mettre l'accent. Nous sommes ici dans une histoire qui est la suite directe du célèbre roman de Bram Stoker (personnage que l'on retrouve d'ailleurs dans ce livre), car inspirée des vrais écrits de Stoker sur une suite à donner à son roman. L'argument est imparable, et l'adaptation en bande dessinée suinte littéralement de l'esprit de ce roman de Dacre Stoker (descendant de Bram) et Ian Holt.
Dufranne parvient ici à dégager une histoire tout à fait crédible, et le dessin de Kowalski n'y est pas étranger... Les personnages, nombreux, sont travaillés et facilement reconnaissables : aucun problème de lisibilité de ce côté là. Les scènes d'action et d'horreur bénéficient là d'un bon rendu, et d'une bonne mise en mouvements. Mais c'est surtout la colorisation volontairement glauque et sombre qui parvient à plonger le lecteur dans l'ambiance de Dracula.
Ce premier tome augure d'une bonne adaptation en bande dessinée de la suite du Dracula de Bram Stoker : attendons la suite pour en avoir la confirmation !