Perceval est un jeune homme simple et bon que sa mère a toujours protégé du monde des hommes et de la chevalerie. Le fils de la dame veuve croisera pourtant, au beau milieu de la forêt profonde, trois chevaliers, étincellants de beauté et de bonté. C'est décidé, et le destin du jeune homme engagé, Perceval veut être chevalier, et le malheur de sa mère ne l'arrêtera pas. Il part à la recherche du roi Arthur par lequel il veut être adoubé. Le hasard des rencontres et son habileté naturelle formeront un chevalier hors du commun et particulièrement atypique. Sa simplicité et sa gentillesse le pousseront toujours plus en avant vers des quêtes que seuls les plus purs pouvaient entreprendre. Pas après pas, il s'enfonce dans l'incroyable quête du Graal.
Il n'était pas simple d'adapter à de la littérature enfantine une oeuvre moyennageuse. Pari réussi pour Camille Sander et son Perceval ou le conte du Graal.
Ce roman de Chrétien de Troyes, resté inachevé, a été écrit au XII ème siècle.
Il nous présente un Perceval rafraichissant, d'une candeur pure et d'une bonté d'âme sans égale. En dehors de lui-même et de Gauvain, aucun autre personnage n'a réellement d'importance ici. Le roi Arthur lui même est un peu relégué au second plan.
Il pourra paraitre surprenant à certains, qui auront peut être connu d'autres récits avant celui-ci, d'y trouver un tel ingénu, et un tel déroulement de l'histoire. C'est pourtant ainsi qu'elle a été pensée et écrite en premier lieu, et c'est cette histoire originelle qui influencera la littérature du Moyen-Âge, et engendrera les légendes Arthuriennes.
Bien que ce volume ne soit pas nécessairement mon favori parmi ces diverses légendes, il a quoiqu'il en soit le mérite d'être le premier. Nous l'avons dit, extrêmement bien adapté par Camille Sander, il est parfaitement en adéquation avec la tranche d'âge ciblée. L'histoire pourrait être entendue par de plus jeunes enfants, mais le langage un peu moyennageux complique quelque peu le récit. Je n'adhère personnellement pas forcément à l'extrême simplicité de Perceval, mais peut-être est-ce seulement du au souvenir du monde de L'ingénu selon Voltaire et que ces souvenirs restent très scolaires.
Cela nous amène également à souligner le fait que cet ouvrage est parfaitement adapté également à un travail de lecture scolaire, sortant un peu des sentiers battus et de la zone de confort habituellement établie.
En somme et à mon sens, Perceval ou le conte du Graal est à lire, il en va tout simplement d'une culture élémentaire de la littérature française.
