Après dix ans d'absence, seule une raison majeure pouvait ramener Aralorn dans le fief de sa famille à Lambshold : le décès de son père. Mais alors qu'elle lui rend un dernier hommage, elle réalise que le Lion de Lambshold n'est pas mort mais emprisonné par un sortilège... qui tente aussitôt de la piéger également. Qui en veut à ce point à son père ? Qui a pu tisser un sort si puissant que Loup, le compagnon mage d'Aralorn, ne puisse le défaire ? A moins qu'il ne s'agisse juste d'un appât pour attirer l'un des deux amants ? En tout cas, il faut faire vite, avant que ce qui reste de vie au Lion ne s'envole définitivement...
Quelques mois après les événements relatés dans Masques, la situation n'a guère évolué pour Aralorn et Loup. Ils s'aiment, mais Loup, torturé par son douloureux passé, prend la poudre d'escampette chaque fois qu'il est débordé par ses sentiments ! Pas facile de bâtir une relation stable sur de telles bases.
D'autant que Loup préfère la plupart du temps se cacher sous sa forme lupine : il est en effet recherché pour l'usage de magie noire et le meurtre de son père (un sorcier maléfique qui l'avait bien mérité, mais qui avait ensorcelé la population qui voit encore en lui un homme admirable). Pour Aralorn, c'est l'inverse : pour une fois, vu qu'elle est dans son pays natal, elle n'a pas besoin de cacher sa nature de métisse changeforme... quoique ça fasse grincer des dents certains membres de sa famille peu tolérants envers la magie. Pfff, que de soucis ! Mais comme le plaisir du lecteur est proportionnel aux soucis des deux compagnons, on n'a guère à s'en plaindre. Dommage cependant que les relations entre Aralorn et Loup soient un peu trop facile, j'aurais apprécié un peu plus de piquant qui n'aurait pas je pense été trop dur à introduire, vu les problèmes de Loup.
Autour des deux héros, les personnages secondaires ont été quasiment entièrement renouvelés. S'ils sont souvent tout d'une pièce (on apprécierait un peu plus de complexité), ils n'en restent pas moins attachants et apportent de la vie au récit.
L'intrigue est intéressante, avec des fausses pistes et une solution pas si évidente au premier abord. Elle traîne malheureusement un peu. C'est toutefois l'occasion pour le lecteur de faire une pause avec des épisodes plus amusants ou qui en révèlent davantage sur le passé des protagonistes, par exemple.
Une fois de plus, Patricia Briggs a su trouver le ton juste pour accrocher le lecteur : c'est facile à lire, avec une bonne dose d'humour ; si ce n'est pas le livre de l'année, ce n'en est pas moins une agréable lecture, pour passer un bon moment sans prise de tête.
