Les Chroniques de l'Imaginaire

Rats - Fermer, David

Un foyer d’orphelins situé sur une île isolée au milieu de l'océan, c'est là que vit Daniel. Depuis quelque temps, il a pris l'habitude de parcourir l'île la nuit. Il aime ces balades nocturnes qui lui permettent de s'évader de son quotidien. Plus particulièrement, il affectionne de se rendre dans la grotte que lui et son meilleur ami Mike ont découvert et qu'ils considèrent comme leur seconde maison. Mais depuis que Mike est parti tenter sa chance sur le continent, c'est en quelque sorte son dernier lien avec lui. Seulement ce soir, Daniel n'est pas seul. Il entend des hommes discuter. Ceux-ci débarquent de mystérieux tonneaux sous les ordres de Hannes Andermann, le propriétaire de la pêcherie. Le jeune garçon est bien décidé à découvrir ce que trafique l'homme le plus influent et dangereux de l’île.

En me basant sur le titre, la magnifique couverture et le pitch, je m'attendais à découvrir un roman où les rongeurs sont l'élément central de l'intrigue. Eh bien, pas du tout. Certes, ils sont présents mais auraient tout aussi bien pu ne pas faire partie de cette histoire. A moins de prendre le terme dans sa globalité et non exclusivement comme l'appellation des animaux et là, il devient évident que les rats sont partout et que les plus dangereux ne sont pas ceux qu'on craint le plus de prime abord.

L’action de Rats prend place dans un pays dont nous ne savons rien ou presque si ce n'est qu'il est dirigé d’une main de fer par un général. Si on entrevoit très vite une réflexion sur la dictature, David Fermer nous propose également un plaidoyer sur la nécessité de préserver notre environnement et de prendre garde aux manipulations de l'homme. On découvrira qu'une bonne idée peut avoir des conséquences désastreuses si elle n'a pas été pensé en globalité. Vastes sujets qui auraient pu donner lieu à un récit passionnant... et malheureusement, il peine à trouver ses marques. A vouloir rendre son propos universel en évitant de l'enfermer dans une représentation figée d'un univers donné, David Fermer perd son lecteur qui a du mal à entrer dans l'histoire et surtout à ressentir des sentiments envers les protagonistes, bien trop nombreux et anonymes. Le récit manque de saveur, d'intensité et pourtant, il y a là de très bonnes idées mais qui semblent avoir été survolées. Certaines situations tombent à plat et même les scènes à suspense n'arrivent pas à s'imposer.

Dommage car il y avait réellement matière à un excellent roman.