Les Chroniques de l'Imaginaire

L'exil (Chroniques de la fin du monde - 2) - Pfeffer, Susan Beth

Pour Alex Morales et ses deux sœurs Brianna et Julie, tout a commencé le jeudi 18 mai par une coupure de courant. Puis dans la nuit, le jeune homme a été réveillé par son oncle afin de l'aider à vider son magasin. Celui-ci lui apprend qu'un astéroïde est entré en collision avec la Lune qui a été déviée de son orbite. Les effets ne se sont pas fait attendre : raz de marée, inondations, bref c'est la panique et il veut sauver tout ce qui peut l'être avant les inévitables pillages. En échange de l'aide d’Alex et de sa sœur Julie, il leur permet d'emporter des sacs de nourriture. A leur retour avec un beau stock de vivres, Brianna leur apprend qu'un homme qu'elle suppose être leur père a téléphoné. Mais la mauvaise qualité de la communication ne lui a pas permis d'en apprendre plus sur la situation à Porto Rico où il se trouve pour l'enterrement de leur grand-mère. Mais s'il a appelé, c'est qu'il est en vie. A présent, Alex s'inquiète pour sa mère, partie la veille à son travail à l’hôpital et dont ils n'ont aucune nouvelle. Quant à leur frère ainé, Carlos, il a appelé brièvement pour prévenir que son unité était déployée et demander à Alex de bien veiller sur ses deux sœurs. Voici donc le jeune garçon de dix-sept ans en charge du reste de sa famille, dans un monde au bord du chaos.

Pour le second tome de ses Chroniques de la fin du monde, Susan Beth Pfeffer a abandonné l'idée du journal intime et donc du récit à la première personne pour une narration classique même si elle garde un découpage des chapitres par jour. Par contre, les évènements sont identiques et on les suit toujours du point de vue d’une seule personne, Alex dans le cas présent. On assiste donc aux conséquences d’une catastrophe planétaire par les yeux d'un jeune adolescent qui va devoir faire face à la situation du mieux qu'il peut. Comme précédemment, point d'héroïsme mais juste la survie au jour le jour avec des choix pas toujours évidents à faire. Le contexte est différent du premier tome puisque l'action se situe dans une grande métropole et non dans une maison perdue au milieu de nulle part. On pourrait penser que la présence des autres s'avérerait une aide, or on s'aperçoit vite qu'il n'en ait rien. Le règne du chacun pour soi est toujours de mise. On ne peut s'empêcher de se demander ce qu'on ferait dans une situation similaire. D'ailleurs tout tourne autour du choix et des conséquences de ceux-ci avec toujours cette même question : Et si ? Et si j'avais fait autrement ? Aurais-je du prendre d'autres décisions, d'autres chemins ? Un roman qui se dévore et qui laisse une unique envie : connaître la suite.