Les Chroniques de l'Imaginaire

Back to Perdition (Back to Perdition - 2) - Marie, Damien & Vanders

Bruce a finalement mis la main sur Angie. Mais au lieu de la ramener à Perdition, chez son père, comme il l'aurait dû, il l'a amené à une femme pour qu'elle lui enlève l'enfant contre nature qu'elle porte. Persuadé d'être dans son bon droit, il a affirmé qu'Angie s'était faite violée et qu'il fallait que l'avortement soit fait aussitôt. Seulement, Angie va se réveiller pendant que la vieille femme sera en plein travail. Et sa réaction va être particulièrement violente. Mais elle va échapper à Bruce et n'a qu'une idée en tête : retrouver Mayaw.

À Perdition, Connors n'en peut plus d'attendre. Il n'a pas de nouvelles de Bruce, n'arrive pas à le joindre, et ses employés n'arrivent pas à prendre la moindre initiative pour réparer ce que le Wet abime. Du coup, il est dans une humour bien pire que celle de d'habitude, déjà particulièrement horrible. Il va donc décider d'engager deux frères aborigènes pour retrouver Angie. Il est dos au mur et n'a pas d'autre choix. Il sait qu'un des frères, Lawurl, en veut à Bruce pour lui avoir fait perdre un œil, mais il s'en moque. Si Bruce ne revient pas, il n'ira pas pleurer sur son sort. Tout ce qu'il veut, c'est Angie.

Et voilà la jeune fille avec deux nouvelles personnes à ses trousses, des personnes qui n'ont aucuns sentiments pour elle et que seul l'argent intéresse.

Voici le second tome de Back to Perdition. Vous aviez suffoqué lors de la lecture du premier ? Vous agoniserez alors pendant la lecture du second. L'ambiance y est toujours dure, moite et solitaire. Angie n'a plus de petit coin de soleil pour se réfugier et elle va devoir affronter de nombreux démons. Mais elle est bien décidée à vendre chèrement sa peau. Connors est encore plus infâme que dans le premier tome, si c'était possible. La vie de ses employés, ou devrait-on dire esclaves ?, n'a aucune valeur à ses yeux. Tout ce qui lui importe c'est son exploitation et sa fille. Et il fera tout pour sauvegarder l'une et récupérer l'autre.

Damien Marie nous livre encore un récit sans concession et sans espoir. Le monde est noir et il faut s'y faire. La seule échappatoire, si on peut appeler ça comme ça, qu'il propose est dans la religion aborigène. D'ailleurs, notons les dessin de cette origine qui apparaisse dans les cases de Vanders, souvent en superposition d'un autre dessin plus classique. Cela donne une ambiance nouvelle, mystique, à cette histoire. Pourtant, elle est crue et terre à terre au possible. Et, malheureusement, n'est en rien de la fiction. L'homme est ainsi fait qu'il est la pire chose qui lui soit arrivée.

En commençant cette série, il faut bien se dire qu'on ne nagera pas dans un océan de bonheur. C'est d'une violence et d'une crudité effrayante, mais c'est aussi ça que l'on aime dans les récits de Damien Marie, son regard incisif et sans concession sur une humanité qui ne mérite peut-être pas d'être sauvée.