Les Chroniques de l'Imaginaire

Vision aveugle - Watts, Peter

Nous ne sommes pas seuls dans l’univers. Vaste interrogation qui est devenue une certitude le soir où les Lucioles sont apparues dans le ciel. Des milliers de points lumineux, ressemblant à la chute des étoiles et dont l’unique but apparent était de photographier la Terre. Pour qui ? Pourquoi ? C'est ce que l'équipage du Thésée, composé de cinq personnes, tous experts dans leurs domaines de compétences, va devoir découvrir.

Avec Vision Aveugle, Peter Watts nous propose sa vision du premier contact entre l'homme et une entité extra-terrestre avec une grande inconnue : comment communiquer avec quelqu'un quand on ne possède rien en commun, quand la notion même de communication semble impossible à transmettre ? Rien de moins évident, à l'image du roman.

Le récit est raconté à la première personne par Siri Keeton, le synesthésiste de l'équipe, celui qui voit les pensées des gens via leurs apparences. Action présente, flash-backs, réflexion généraliste et postérieure, l'alternance du temps au sein d'un même chapitre peut être extrêmement déstabilisante au point de ne plus être très sûre de qui raconte. Si on ajoute un vocabulaire extrêmement pointu, scientifique pour ne pas dire hermétique, il est clair qu'on obtient un roman terriblement complexe. J'avoue sans honte aucune n'avoir quasiment rien compris. Je me suis péniblement forcée à lire les 439 pages. Même les notes et références en fin d'ouvrage ne m'ont apporté aucun éclairage, bien au contraire. Pourtant, en de très rares occasions, on a le sentiment que l'auteur aurait pu se mettre à la portée de tous mais non, il semble avoir choisi de s'adresser à une élite, celle capable de comprendre des phrases comme "image radar reculant au fond du maelstrom, se fondant sous les tératonnes gazeuses de parasites radio" ou "La longueur du maxillaire inférieur à celle de la perméabilité EM à un angström."

Si c'est votre cas, ce roman est vraisemblablement fait pour vous. Si comme moi, après plusieurs lectures, vous n'avez pas avancé d'un iota dans la compréhension, prenez une aspirine et passez votre chemin.