Les Chroniques de l'Imaginaire

Le masque de la Mort (Les légendes d'Avantia - 1) - Blade, Adam

Née du feu d'un volcan, Firepos est un oiseau-flamme. Elle doit se trouver un Cavalier ; avec lui, elle luttera contre les puissances maléfiques qui tentent de s'emparer du masque de la Mort, un artefact offrant l'ascendant sur toutes les Bêtes d'Avantia, elle y compris. Elle rencontre Yann au pire moment de sa vie : son père est tué et sa mère, enlevée par un mage maléfique du nom de Derthsin. Firepos tue Derthsin et reste avec Yann et sa grand-mère pour veiller sur eux. Mais les hommes de Derthsin reviennent assaillir le village des années après. Une fois encore personne n'en sortira indemne.

Quel magnifique livre : couverture flamboyante créée pour l'occasion en même temps que les illustrations au sein du texte (en pleine page couleur, excusez du peu), titre aguicheur, un vrai régal pour les yeux... La bibliothèque verte de mon enfance me semble bien loin !

Un renouveau qui fait plaisir, mais qui n'est malheureusement pas sans failles. Avec un opus qui comprend 128 pages dont 105 seulement de texte en tant que tel, l'évaluation de l'éditeur qui destine ce roman aux 10-12 ans me semble avoir un peu sous-évalué la capacité de lecture de nos chères têtes blondes. A mon avis, cet ouvrage aurait très bien pu être conseillé comme première lecture : en gros caractère, imagée et passionnante, les enfants d'une petite dizaine d'années en redemanderont.

Le Masque de la Mort est étiqueté Action-Aventure, et aucun doute, de l'action en veux-tu en voilà. Des rebondissements à foison qui prémunissent à coup sûr le jeune lecteur de tout ennui et des dialogues succincts qui garantissent un bon suivi des aventures sont les principaux atouts de ce roman. Mais cette efficacité a un prix : les personnages manquent de profondeur et l'intrigue s'enchaîne parfois à trop grande vitesse, sans prendre le temps d'exprimer les émotions ressenties ou les péripéties. Et ces dernières présentent malheureusement assez peu d'innovations : des animaux fabuleux chevauchés par de jeunes Cavaliers qui leur étaient prédestinés et avec lesquels ils communiquent par la pensée et un méchant qui tue tout le monde, cela s'est déjà vu. Toutefois Adam Blade a eu l'excellente idée de donner la parole à ses Bêtes. Ainsi, on les voit partir à la recherche de leur Cavalier, ce qui est original, et on a leur réaction face aux évènements. Ainsi, ils prennent la place de personnages à part entière, tout à fait attachants.

Personnellement je n'ai pas pleinement adhéré aux aventures de Yann et ses amis. Principalement à cause du manque d'émotion exprimé que je mentionnais plus haut. Je pense que la littérature devrait enseigner à nos jeunes comment se passe une vraie vie, dans un autre monde, certes, mais une vie qui a des couleurs, des saveurs, qui n'est pas constituée uniquement de faits. Et quand je vois le peu de cas qui est fait du décès de la grand-mère ou du peu de réflexion qu'il faut aux héros pour mettre en danger leur vie et celle de leurs animaux, je me demande quel message on envoie : est-ce que ne rien ressentir est réellement la solution ?