Ho-gyeong met de l'argent de côté dans l'espoir de pouvoir se payer des cours d'art dramatique et devenir actrice. Pas facile quand on gagne sa vie en posant à temps partiel dans des ateliers de peinture. De son côté, Min-gyu traîne son mal de vivre en acceptant parfois de petits boulots, tout en entretenant la fiction d'études de droit à la fac. Les deux jeunes gens entretiennent une liaison intermittente, plus basée sur le partage de sexe et de nourriture à emporter que sur l'engagement relationnel.
D'ailleurs, Min-gyu n'hésite pas à coucher de ci de là à l'occasion. Ses mensonges flagrants et son indifférence apparente usent Ho-gyeong, mais que peut-elle y faire ? Finalement, les deux amants ne se connaissent que superficiellement, ne semblant l'un pour l'autre qu'un refuge facile face à l'absence de perspective que leur offre leur avenir.
Désillusionnée, c'est le terme qui résume le mieux cette histoire. Deux personnes qui vivent côte à côte comme elles vivraient en solitaire... Dit comme ça, ça peut ne paraître que peu franchement affriolant, mais ces deux tranches de vie parallèles défilent finalement sans que le lecteur n'y prenne garde, malgré le grand nombre de pages.
Les dessins sont sobres, ne s'attardant guère sur les détails mais plutôt sur l'expression des personnages. L'histoire fait des allers-retours, sautant d'une date à une autre, passant du point de vue du garçon à celui de la fille. J'en suis restée plutôt déconcertée, perdant rapidement le fil chronologique. Probablement est-ce le but recherché, égarant le lecteur à l'image des protagonistes du récit. Et la vie continue, même si l'amour fou en est absent...