New York est une grande ville. Comment peut s'y retrouver une petite française qui a épousé un autochtone ? Eh bien à vélo bien sûr. New York est une ville pleine de codes. Pleine de codes et d'obsessions. Les lignes blanches pour les couloirs des vélos, les taxis, les piétons, les motos qui ne respectent pas cela. La prudence, les engueulades, les jolies rencontres, c'est comme la vie finalement. Comme la vie de couple, surtout celle d'un couple qui veut un enfant... Une obsession...
Catherine Cusset écrit comme elle roule. Goulûment, toujours plus, toujours plus fort... Un peu comme un fusil mitrailleur. Aujourd'hui apaisée, comme elle lexplique dans les quelques pages du prologue, elle revient sur une période de la vie à laquelle toute femme ayant eu des enfants ou ayant voulu en avoir ne peut qu'être touchée. Pour autant, l'écriture n'est pas exclusivement féminine. Monsieur son époux passe quelque peu au second plan il est vrai, mais pour autant, sa présence déféminise ce roman. Et si elle a su traduire parfaitement la sensation de frustration et d'impuissance que l'on peut ressentir lorsque "ça ne veut pas venir", elle ne tombe pas pour autant dans un traditionnel misérabilisme parfumé à l'eau de rose.
Elle parle de son vélo comme elle vit son obsession d'avoir un enfant. C'est une véritable seconde nature qui lui sert à exorciser ses démons. Madame à Vélo Monsieur à roller... ça y est il est d'accord... Maintenant ils rouleront ensemble...
Un bon petit roman qui aurait souffert de lourdeurs s'il avait été plus long mais qui reste à ce stade très agréable à lire, et qui rappellera des souvenirs à certaines.
Messieurs, ne restez pas en arrière, vous y passerez aussi un bon moment !