Un peu d'animation attend les habitants de Bishop's Lacey. Un marionnettiste et son assistante viennent de s'installer, par défaut, à côté de l'église du village de Flavia de Luce. Mais, plus que de l'animation, c'est beaucoup d'agitation qui se produit autour de l'événement, au grand réjouissement de notre héroïne. Car le marionnettiste va semer le trouble et faire ressurgir de sombres histoires du passé.
Dans ce second volet, nous retrouvons les aventures extravagantes de Flavia de Luce. Cette fille, d'une dizaine d'année, est installée dans un manoir miteux au fin fond d'une campagne ennuyeuse. Avec un père, enfermé dans son monde de timbres, deux surs qui lui cherchent toujours des ennuis, un homme à tout faire dérangé et une cuisinière trop maternelle, Flavia cherche donc à s'évader de ce monde pathétique. A travers la chimie, elle se réfugie dans son labo, légué par son oncle. Mais elle parcourt aussi la campagne à la recherche de la moindre énigme qui pourrait utiliser ses talents d'observation et de déduction. Cette fois-ci, Flavia doit puiser dans les souvenirs des habitants, pour mieux comprendre les mystères qui tournent autour de la mort du fils Ingleby et d'un certain marionnettiste.
Notre héroïne montre toujours un certain sans-gêne, pour se mêler des affaires des autres. Elle se permet d'intervenir dans les enquêtes en cours, quitte à violer certaines règles comme l'intimité. Pour comble, elle donne l'impression de tout savoir et n'hésite pas à ponctuer son récit de citations et de notions en tout genre. Et ça énerve ! Pour qui se prend-elle ! Cette attitude m'avait refroidie dans la lecture des romans précédents et, c'est avec appréhension, que je commençais celui-ci. Eh bien ! Surprise ! Même si Flavia continue d'intervenir dans l'histoire des gens et de sortir sa science, on sent une certaine humilité et sensibilité vis à vis des malheurs vécus. On ressent aussi qu'elle s'auto-analyse et qu'elle reconnait ses faiblesses. Quel soulagement !
Il faut aussi reconnaître que l'auteur a manié la trame afin de ne pas révéler l'énigme tout de suite. On peut alors naviguer dans le monde de Flavia sans entrer directement dans le schéma classique de meurtre, puis enquête et dénouement. Alors pour chaque fait nouveau soulevé, on se demande si le crime ne va pas surgir à ce moment-là. Un bien beau suspense.
Ce second volet est une véritable surprise. L'auteur Alan Bradley a su humaniser son héroïne pour que le lecteur s'en prenne d'affection et voit autre chose que la petite peste. La trame a aussi un grain d'originalité en faisant naviguer le lecteur à l'intérieur de ce monde où le drame peut arriver à chaque instant. Une excellente note alors pour La mort n'est pas un jeu d'enfant.